Un tour d'horizon des points chauds de la planète économique en compagnie de Pierre Fournier, analyste géopolitique à la Financière Banque Nationale.

>Iran: La possibilité d'un bombardement américain ou israélien en Iran constitue un risque systémique qui ferait chuter l'ensemble des Bourses et qui ferait exploser le prix du pétrole de façon spectaculaire. «Mais je ne pense pas qu'il y aura de bombardement.»  

>Pakistan: Si le Pakistan, qui possède l'arme nucléaire, tombe aux mains des Talibans, toute la région sera déstabilisée. Ce serait un coup dur pour les Bourses. «C'est à suivre, mais le risque est faible à court terme.»

 

>Corée: Les récents tests de missiles par le gouvernement communiste de la Corée du Nord ont effrayé les investisseurs qui se demandent: faut-il sortir de la Corée? «Non: La Corée du Nord veut des denrées alimentaires et de l'énergie. Elle est prête à s'entendre et à laisser tomber son programme nucléaire.»

 

>Irak: Pour les Américains, la bataille est perdue. L'Irak risque fort de sombrer dans une guerre civile. «Ultimement, tout son pétrole va tomber sous l'influence de l'Iran et de la Chine.»

 

>Congo: Bien des sociétés minières canadiennes (Lundin Mining, First Quantum Minerals) sont présentes au Congo. D'autres sont établies en Zambie, au Ghana, en Afrique du Sud, et Mali. «Je n'investirais pas au Congo. Et de façon générale, je serais extrêmement prudent en Afrique où il y a peu d'endroits entièrement stables.»

 

>Mongolie: La Mongolie est prise en sandwich entre la Chine et la Russie. Mais la Chine considère que le pays est à elle. À long terme, cela pourrait nuire aux sociétés canadiennes présentes (Ivanhoe Mines, Centerra Gold). «Je pense qu'il ne faut pas prendre des risques en Mongolie, même si les projets semblent intéressants.»

 

>Turquie: À priori, la Turquie est un allié. Mais qu'adviendra-t-il si l'Union Européenne lui ferme la porte au nez? Le pays musulman se tournera-t-il vers le Moyen-Orient? Pour l'instant, les aurifères canadiennes (Eldorado Gold) n'ont pas à s'en faire. «Mais il faut voir à long terme, car une mine d'or, ça se rentabilise sur 20 ans. Veut-on prendre un risque politique pour investir dans l'or?»

 

>Brésil, Mexique: Malgré les problèmes de violence au Brésil, et de drogue au Mexique, l'Amérique latine mérite l'attention des investisseurs. Ce sont de vraies démocraties, dans la sphère d'influence des États-Unis. Feu vert pour les minières canadiennes au Mexique (Goldcorp, Capstone Mining, Frontera Copper) et au Brésil (Yamana Gold).