Pendant la chaude saison, le marché obligataire ne prendra pas de vacances. Et il faudra surveiller deux grands déterminants des taux d'intérêt qui risquent d'avoir un rôle important pendant l'été : l'inflation et l'offre de dette.

Le taux d'inflation annuel enregistré en mai n'est plus que de 0,1 % au pays. «On se rapproche d'un taux d'inflation négatif, qui va sûrement survenir au troisième trimestre et peut-être même au mois de juin», dit Benoît Durocher, vice-président exécutif et chef stratège économique d'Addenda Capital.

Une inflation négative pourrait avoir un impact à la baisse sur les taux d'intérêt de long terme.

«C'est un peu l'inconnue de l'été, même si le marché l'anticipe, dit M. Durocher. Ce qui pourrait surprendre, c'est si l'inflation est moins négative que prévu.»

Si, à un certain moment, le prix de l'essence devient plus élevé que 12 mois auparavant, cela aurait pour effet d'amoindrir la baisse du taux d'inflation. Dans ce cas, cela causerait une pression à la hausse sur les taux. «Au quatrième trimestre, on anticipe que l'inflation va remonter, avec l'effet de baisse enregistré l'automne dernier par la chute des prix du pétrole», souligne M. Durocher.

L'autre gros élément à surveiller, «c'est de savoir si les estimés budgétaires que les gouvernements nous donnent vont demeurer stables, où s'ils vont varier dans un sens ou dans l'autre», dit Benoît Durocher. Une variation entraînerait un changement dans l'offre de dette, et donc des changements à la structure de taux.

Pour l'instant, le marché intègre les estimés qui ont déjà été annoncés, notamment le déficit de 50 milliards du gouvernement fédéral.

La chronique Vos placements fait relâche pour la période estivale.