Les taux des obligations du Trésor américain ont effectué un bond spectaculaire cette semaine, touchant des niveaux jamais vus depuis l'automne, voire l'été dernier.

Hier, les taux des titres de 30 ans ont touché 4,71% en cours de séance, un sommet depuis le 23 juillet 2008, avant de clôturer à 4,64%. Pendant la semaine, le taux a grimpé de 30 points.

Mais l'ascension des taux est encore plus spectaculaire du côté des titres de deux ans. Hier, ils sont passés de 0,95% à 1,28%. Il s'agit de leur plus forte montée en une journée depuis le 19 septembre, alors que le secrétaire au Trésor d'alors, Henry Paulson, et le président de la Fed, Ben Bernanke, annonçaient le plan de sauvetage des banques de 700 milliards.

«La forte hausse des taux est due au dévoilement des derniers chiffres américains sur l'emploi, qui étaient bien moins pires qu'anticipés (345 000 pertes d'emploi en mai au lieu de 504 000 en avril), dit Benoît Durocher, vice-président exécutif et chef stratège économique d'Addenda Capital. Ça demeure un niveau plus élevé qu'au pire de la récession précédente, mais par rapport à la tendance récente, c'est pas mal mieux.»

Ces données laissent croire à certains investisseurs que la récession tire à sa fin et que, par conséquent, la Fed pourrait remonter son taux cible.

Selon les contrats à terme négociés à Chicago, les négociateurs évaluent à 57% les chances que la Fed augmente son taux cible à sa réunion de novembre. C'est une augmentation de 25 points en une semaine.

Les taux des titres de cinq ans ont augmenté de 49 points de base sur la semaine, à 2,83%.