Où s'adresser quand on nourrit des intentions entrepreneuriales? Essayons de démêler tout ça.

La meilleure porte d'entrée est probablement le Centre local de développement (CLD).

Voués au soutien aux entreprises naissantes, les CLD gèrent un fonds d'investissement local. «Chaque CLD a sa politique d'investissement», informe la directrice générale de l'Association des CLD du Québec, Suzie Loubier. Le prêt moyen avoisine 30 000$. «C'est un petit prêt qui participe au montage financier, explique-t-elle. Il est important de se rappeler que le CLD n'est pas une banque. Sa première mission est d'accompagner l'entrepreneur.»

C'est ici que ça se complique. Les CLD gèrent aussi le programme de Soutien au travail autonome... mais pas à Montréal, où cette responsabilité relève des SAJE Montréal Métro et Montréal Centre.

 

On trouve des CLD partout au Québec... sauf dans une large partie de Montréal, où les corporations de développement économique communautaire (CEDC), déjà en place lors de la création des CLD en 1998, se sont vu confier leurs responsabilités.

Ajoutez encore au portrait les Sociétés d'aide au développement des collectivités (SADC), organismes à but non lucratif subventionnés par Ottawa, qui se spécialisent dans l'appui à l'entrepreneuriat en région. Par conséquent, on ne les trouve pas à Montréal. Dommage. Les SADC administrent le programme Stratégie jeunesse, qui peut accorder à un jeune entrepreneur un prêt variant entre 5000$ et 15 000$. Si deux jeunes fondent l'entreprise, chacun peut avoir droit à son prêt, pour un total maximal de 30 000$ «C'est un prêt personnel et non un prêt d'entreprise, précise Hélène Deslauriers, directrice générale du Réseau des SADC du Québec. Ça facilite la vie quand ils arrivent à l'institution financière.»

Le portrait est à peine plus clair? D'accord, sonnez à n'importe quelle porte. «Que la personne aille à un endroit ou à l'autre, on va lui parler de l'autre organisme, rassure Hélène Deslauriers. Il y a peu de risque qu'elle se perdre. Tout le monde a les yeux fixés sur le client.»

Le site de l'Association des CLD du Québec propose un outil de recherche qui fournit les coordonnées des CLD et CEDC en fonction des municipalités et régions: www.acldq.qc.ca

Trouvez un mentor

Une fois votre entreprise lancée, mettez toutes les chances de votre côté. Trouvez-vous un mentor.

Le mentor accompagne, guide sans s'insérer dans le fonctionnement de l'entreprise. Il n'est pas rémunéré et ne doit pas détenir d'intérêts dans l'affaire. «C'est un compagnon avec qui on fonde une relation de confiance», décrit Mario Girard, président-directeur général de la Fondation de l'entrepreneurship.

Depuis qu'elle a organisé son programme de mentorat, en 2000, la Fondation a jumelé 3200 entreprises et près de 1000 mentors. Elle veut faire grimper ces chiffres à 5000 «mentorés» et 3000 mentors, partout au Québec, avec le Réseau national de mentorat d'affaires, dont elle a annoncé la création le 25 mai dernier.

Le service de mentor ne s'adresse pas, en principe, aux personnes qui sont encore à mettre sur pied leur entreprise. Mais dès que le pas est franchi, elles peuvent bénéficier des conseils d'un homme ou une femme d'affaires d'expérience. «Les meilleurs mentors ne sont pas nécessairement dans le même secteur d'activité que ceux qu'ils suivent», informe Mario Girard.

À peine 34% des entreprises québécoises existent encore après cinq ans. Ce taux bondit à 73% parmi les entreprises qui ont un mentor. «On fait plus que doubler le taux de survie», insiste Mario Girard. C'est bon à savoir.