Les diplômés québécois et canadiens sont de plus en plus nombreux à rembourser intégralement leurs prêts étudiants dans les deux années suivant la fin de leurs études.

Selon les plus récentes données de l'étude quinquennale de Statistique Canada sur la situation des diplômés, l'endettement moyen des diplômés canadiens de la cohorte 2005 a augmenté pour tous les cycles d'enseignement par rapport à la cohorte 2000. Malgré tout, ils étaient aussi plus nombreux, pour tous les cycles, à avoir terminé de rembourser leurs prêts en 2007.

 

À la demande de La Presse Affaires, Statistique Canada a aussi présenté les données par province.

Au Québec, malgré une relative stabilité du niveau d'endettement, 30% des diplômés du cégep, du baccalauréat et de la maîtrise de la cohorte 2005 s'étaient acquittés de leurs dettes d'études dans une période de deux ans, une augmentation de sept points en cinq ans.

Denis L'Hostie, directeur principal à la planification financière à la Banque Laurentienne, y voit là une excellente nouvelle, parce que cela a toutes les chances d'aider les jeunes dans leurs projets futurs. «Quand les jeunes en sont rendus à procéder à l'achat d'une maison, le prêt étudiant leur nuit sur le plan du ratio d'endettement, même si le taux d'intérêt n'est pas si élevé», dit-il.

Endettement stable au Québec

Sans surprise, l'endettement moyen des étudiants québécois est nettement moins élevé qu'ailleurs au pays en raison des droits de scolarité plus bas. Ainsi, la dette moyenne d'un nouveau bachelier était de 13 600$ au Québec, loin de la moyenne canadienne de 22 800$.

Les données révèlent aussi que contrairement à la tendance canadienne, le niveau d'endettement moyen des diplômés québécois est resté sensiblement le même pour les cégepiens (7900$ pour la cohorte 2005) et les bacheliers (13 600$), et a baissé que très légèrement pour les maîtres (14 800$ au lieu de 16 100$).

Au doctorat, l'endettement a même fortement diminué, passant de 27 200$ en 2000 à 20 500$ cinq ans plus tard. Mais contrairement aux autres diplômés, les nouveaux docteurs québécois ne sont pas plus nombreux à rembourser rapidement leurs dettes.

Le pourcentage d'étudiants endettés au moment de l'obtention de leur diplôme a aussi diminué à tous les niveaux au Québec, et de façon plus marquée au collégial et au doctorat. Au Canada, la proportion globale d'étudiants endettés reste inchangée, à 49%.

L'Enquête nationale auprès des diplômés suit le parcours d'un échantillon de diplômés canadiens deux ans puis cinq ans après l'obtention de leur diplôme. Les données sur l'endettement ne concernent toutefois que les diplômés qui n'ont pas poursuivi leurs études dans les deux années suivant l'obtention de leur diplôme.

Invité à réagir aux données de Statistique Canada, le président de la Fédération étudiante universitaire, David Paradis, a préféré garder une certaine réserve en raison de la sélection de l'année 2005 comme année de référence. Or, il s'agit de l'année des coupes de 103 millions dans le régime de prêts et bourses. «Ce fut une année si explosive que le gouvernement du Québec n'a pas pu comptabiliser l'endettement étudiant pour cette période», dit M. Paradis.