La deuxième moitié de 2009 sera capitale dans la reprise des marchés. Elle permettra de construire, ou non, une base solide sur les places boursières.

«Les actions sont maintenues à flot par des données économiques un peu moins désastreuses, observe Stéfane Marion, économiste et stratège en chef à la Financière Banque Nationale. S'il y a encore de l'espace pour une expansion, les bénéfices devront être au rendez-vous dans le second semestre de 2009 pour soutenir le marché.»

 

Deux perspectives s'opposent. Il y a d'un côté le consensus des stratèges top-down, qui étudient la situation d'un point de vue plus macro. Ce consensus top-down prévoit des bénéfices par actions de 49$US sur le S&P 500 en 2009.

La Financière Banque Nationale dit être davantage à l'aise avec le consensus bottom-up, basé sur une agrégation des estimations des analystes de secteurs et de sociétés. Ce consensus, beaucoup moins pessimiste, prévoit des bénéfices par action de 62$US en 2009.

«La mise en place des différents programmes destinés à stabiliser les marchés du crédit (et l'économie) est en position d'avoir un impact tangible sur les bénéfices d'exploitation des industries sensibles au crédit», soutient Stéfane Marion.

L'estimation à 62$ est néanmoins à des années-lumière du consensus bottom-up exprimé en juin dernier, qui évoquait alors des bénéfices par action d'environ 110$. En décembre dernier, le consensus avait déjà fortement diminué, passant à 84$.

«Les analystes de Wall Street ne peuvent plus être accusés de porter des lunettes roses», note Stéfane Marion. Ce retour à des prévisions plus réalistes des analystes était justement pour la Financière Banque Nationale l'un des préalables à un retour vers le marché des actions.