Même si le climat boursier s'est adouci, les détenteurs de fonds restent campés sur leurs positions.

«Les marchés des capitaux ont été plus cléments en mars, ce qui a permis à l'industrie des fonds communs de gagner 4,2%, soit 20 milliards de dollars», estime Don Woody, vice-président de l'Institut canadien des fonds d'investissement (IFIC).

Ainsi, les 43 grandes catégories de fonds ont toutes gagné du terrain au mois de mars, une première depuis janvier 2007, rapporte Christian Charest, rédacteur en chef de la firme d'évaluation de fonds Morningstar Canada.

 

Pour l'ensemble du premier trimestre, plus du tiers des catégories sont en hausse, à commencer par les fonds de métaux précieux ("21%), de ressources naturelles ("7,8%) de technologies ("6,2%), de Chine ("5,4%) et de revenus fixes à rendement réel ("4,1%).

«Les investisseurs sont de plus en plus soucieux face aux plans des gouvernementaux pour stimuler l'économie, qui pourraient mener à une dévaluation de leur monnaie. Cela fait monter les obligations à rendement réel. Pour la même raison, les fonds de métaux précieux grimpent car on considère que l'or offre une protection contre l'inflation», explique M. Charest.

À l'autre extrême, les fonds d'actions européennes (-10,5%), japonaises (-14%) et internationales (-10,5%) ont connu les pires rendements.

Mais peu importe les rendements, les investisseurs restent cantonnés dans les placements sûrs.

En mars dernier, ils ont injecté près d'un milliard de dollars dans les fonds de marchés monétaires, tandis qu'ils retiraient quelque 600 millions des autres catégories de fonds à plus long terme, selon l'IFIC.

Les fonds de marchés monétaires renferment près de 75 milliards, soit environ 15% de l'ensemble des actifs dans les fonds communs. Mais ce n'est rien. Les Américains ont empilé 3900 milliards dans leurs fonds de marchés monétaires.

«Les fonds de marchés monétaires, qui ne rapportent rien, représentent 43% des actifs contenus dans les fonds communs, la proportion la plus élevée depuis 1991», souligne Stéfane Marion, économiste et stratège en chef à la Financière Banque Nationale.