Les actions privilégiées sont une solution mitoyenne entre les actions ordinaires qui versent des dividendes élevés, et les obligations de sociétés. Qu'est-ce qui les distingue? Face aux trois avenues, quelle direction prendre? Voici un aide-mémoire...
Action ordinaire à dividendes élevés
Capital: Non garanti. Fluctue en fonction des perspectives de croissance de la société. Donnent normalement droit de vote.
Dividende: Déterminé chaque trimestre par la société. Il peut augmenter, au fil des ans, mais peut aussi être réduit ou aboli. Hormis la Banque Nationale, aucune grande banque canadienne n'a été obligée de réduire son dividende depuis la Grande Dépression.
Rendement du dividende: Taux variant de 5,5% (Banque TD) à 8,3% (Banque de Mtl)
Garantie: En cas de liquidation, les actionnaires ordinaires passent en dernier.
Traitement fiscal: À la revente des actions, le gain en capital est imposable seulement à moitié. Les dividendes donnent droit à un crédit d'impôt, ce qui abaisse leur taux d'imposition maximal à 29,7%, pour un contribuable qui gagne plus de 123 000$.
Action privilégiée
Capital: Non garanti. Sans droit de vote. Fluctue en fonction de l'inflation et du risque de crédit, comme les obligations. Mais comme l'action privilégiée n'a pas d'échéance, elle est plus sensible à une remontée des taux d'intérêt qu'une obligation à court terme.
Dividende: Prioritaire par rapport au versement du dividende de l'action ordinaire. Mais pas obligatoire comme le paiement des intérêts sur les obligations.
Rendement du dividende: Taux fixe ajustables: 5,5% à 7,8%. Perpétuelles: 6,5% à 8,2%
Garantie: Dans la structure de capital, les actions privilégiées se situent entre les actions ordinaires et les obligations. En cas de liquidation, les actionnaires privilégiés n'obtiennent pas grand-chose. À preuve, les actions privilégiées de Nortel Networks et Quebecor World ne valent plus qu'une poignée de sous.
Traitement fiscal: Même chose que les actions ordinaires.
Obligation de sociétés
Capital: Garanti à l'échéance. Mais la valeur de l'obligation varie entre le moment de l'émission et le terme, sur le marché secondaire, en fonction des risques de crédit et des taux d'intérêt. Si les taux d'intérêt baissent, les titres des obligations déjà émises prennent de la valeur, car leur taux d'intérêt est plus alléchant. Si le risque de défaut de paiement augmente, pour la société ou pour l'ensemble du marché obligataire, la valeur de l'obligation baisse. Par exemple, les obligations de Bell Canada Entreprises ont chuté de 20% lors de l'annonce de sa prise de contrôle par endettement, qui a finalement avorté.
Intérêts: Obligatoire. En cas de défaut, les créanciers peuvent poursuivre l'entreprise et la mettre en faillite.
Taux d'intérêt: Environ 3% ou 3,25% pour une obligation de 5 ans (échéance 2014) d'une banque canadienne.
Garantie: En cas de liquidation, les créanciers sont remboursés en premier, à commencer par les porteurs de d'obligations hypothécaires, de titres garantis.
Traitement fiscal: Les revenus d'intérêts sont imposés au taux maximal, soit jusqu'à 48% pour un contribuable qui gagne plus de 123 000$. Il est préférable de placer des obligations dans un compte enregistré à l'abri de l'impôt.