Les chercheurs de l'Université de Leeds, en Grande-Bretagne, ont récemment conçu une laveuse à chargement frontal qui n'utilise qu'une tasse d'eau et ne nécessite en fait que 2% de l'eau et de l'énergie habituellement consommées par un appareil traditionnel. La machine, baptisée Xeros, doit toutefois être remplie de... 20 kg de granules de plastique d'un demi-centimètre de diamètre (réutilisables pendant six mois) afin d'absorber la poussière et les taches dissoutes par le détergent.

De tels appareils deviendront-ils la norme un jour? «J'y vois davantage une option au nettoyage à sec», estime Luc Michon, jusqu'à récemment responsable des comptes nationaux d'Ecolab (fournisseur de services alimentaires, sanitaires et hygiéniques aux hôpitaux et écoles). Le spécialiste croit que cela permettrait d'éliminer le perchloroéthylène, un solvant toxique déjà interdit dans certaines régions, notamment en Californie.

Selon M. Michon, l'impact écologique de la Xeros semble limité. «D'abord, les laveuses à chargement frontal consomment déjà 50% moins d'eau que les machines qu'on remplit par le haut. D'autre part, on envoie quand même presque 50kg de silicone dans l'environnement chaque année.»

Une véritable révolution consisterait, selon Luc Michon, à doter les laveuses résidentielles de systèmes de récupération de la taille d'un chauffe-eau, comme on en voit dans les domaines commercial et industriel. «Ils récupèrent 90% de l'eau - le reste s'évapore. On utilise ainsi moins de 2,5L pour chaque kilogramme de vêtements à nettoyer. Comme l'eau d'un lavage résidentiel n'est pas très sale, elle est facilement réutilisable.»