À 40 ans de distance, une différence de 2% dans le rendement des épargnes peut faire une énorme différence sur les revenus de retraite. D'où l'importance d'utiliser des hypothèses réalistes.

Pour établir les barèmes de rendement de trois grands types d'actifs, le groupe de travail de l'IQPF a combiné en parts égales les projections de quatre organismes spécialisés et leur rendement historique au cours des 50 dernières années.

 

C'est ainsi que la norme 2009 a établi le rendement des placements à court terme à 3,75%, et celui des revenus fixes à 4,75%.

Le rendement des actions canadiennes est pour sa part arrêté à 7,25%. Un peu surprenant quand les Bourses piquent du nez et qu'on n'attend pas de redressement avant 2010? En fait, il s'agit d'une hypothèse, faite en 2009, pour un rendement moyen à très (très) long terme. «Ces normes ne représentent aucunement une prévision sur les rendements à court terme et ne devraient pas être utilisées à cette fin», prévient Martin Dupras, un des trois auteurs.

Le planificateur devra soustraire de ces rendements le taux de gestion appliqué sur les placements.

Ces rendements seront de nouveau évalués en 2010, toujours avec les mêmes critères, mais avec une année de données supplémentaires. «D'une année à l'autre, les hypothèses ne devraient pas varier beaucoup, indique sa collègue Nathalie Bachand. La conjoncture actuelle n'a techniquement pas beaucoup d'influence.»

Selon les normes 2009, un portefeuille équilibré, composé de 60% d'actions canadiennes, de 35% d'obligations et de 5% de bons du Trésor, avec des frais de gestion de 1,5%, produirait un rendement de 4,75%.

Rendement variable?

Idéalement, la projection de retraite devrait tenir compte d'une plus grande sensibilité au risque à mesure que l'âge avance. Il est en effet peu probable qu'un matamore boursier de 50 ans soit aussi imperturbable une fois parvenu à 70 ans. «Si le profil est destiné à changer, il faudrait le refléter dans le choix d'hypothèses, observe Martin Dupras. On pourrait par exemple diminuer le rendement projeté de 0,75% tous les 10 ans.»

«Un profil équilibré pourrait très bien le demeurer toute sa vie», ajoute Daniel Laverdière.

TEST DE SENSIBILITÉ

Quelle est l'influence de l'espérance de vie ou du rendement sur les revenus de retraite?

Voici le revenu annuel de retraite d'un homme de 50 ans, selon que l'horizon de vie est placé à 83 ou 92 ans, et que le rendement annuel est fixé à 5% ou 7%. On suppose un REER de 80 000$ à 50 ans, une contribution (fixe) de 5000$ par année au REER, une retraite à 65 ans et une inflation de 2,25%. Selon les scénarios, le revenu de retraite varie de 14 000$ à 28 000$.

«C'est du simple au double», souligne Daniel Laverdière, directeur principal, Planification financière Banque Nationale, qui a fait les calculs.

 

Variation du revenu de retraite selon le rendement et l'espérance de vie

Âge dépuisement du capital / Rendement de 5% / Rendement de 7%

83 ans / 19 281$ / 28 235$

92 ans / 14 314$ / 22 315$