La crise financière a brisé à grands coups de pertes et de faillites le mythe des fonds spéculatifs (hedge funds), perçus pendant un temps comme des superstars de l'investissement et des héros du rendement.

Bien d'autres fonds spéculatifs risquent de fermer boutique dans les six prochains mois. Sauf que ceux qui n'auront pas été tués par le grand bouleversement du marché s'en sortiront avec une part de marché supérieure et de nouvelles occasions. À terme, ils devraient être plus forts.

 

C'est l'analyse qu'en fait Al Kellett, de Morningstar Canada, dans un article publié cette semaine par la firme spécialisée en fonds de placement. Le retour des actifs mal évalués, sources d'occasions d'arbitrage, devrait être le chemin de la relance pour les fonds survivants.

Les occasions d'arbitrage sont à la base de la stratégie traditionnelle des fonds spéculatifs. Elles représentent l'occasion de réaliser des profits quand deux titres identiques ont des cours différents sur deux marchés, parfois pendant une très courte période de temps.

Or, la volatilité des actions s'est calmée et les occasions d'arbitrage se sont raréfiées entre 2002 et 2007, rappelle Al Kellett. Cela a poussé les fonds spéculatifs à utiliser l'effet de levier pour amplifier artificiellement la faible taille des actifs mal évalués.

«Maintenant, certaines de ces aubaines sont de retour, estime l'analyste. Avec la volatilité à des niveaux records et des fonds spéculatifs désespérés inversant leurs opérations pour en sortir vite, les mauvaises évaluations foisonnent et ceux qui en ont les moyens peuvent faire leur choix d'occasions convaincantes.»

En plus, certains instruments complexes (comme des titres adossés à des actifs) dont plus personne ne veut pourraient aussi, avec le temps, devenir des occasions extraordinaires pour les fonds spéculatifs, surtout ceux qui sont bien financés et qui peuvent s'en permettre.