Vente de feu chez Saks avant Noël

 Saks Fifth Avenue a déclenché une onde de choc en bradant les vêtements de designers à 70% de rabais, avant même le début de la saison des Fêtes.

Dès la fin du mois de novembre, les clientes du chic magasin de New York pouvaient y dénicher des chaussures Manolo Blahnik, à 160$US au lieu de 535$US... et se donner un air de star de la série Sex and the City.

 

Cette vente de feu a bousculé les lois informelles de l'industrie de la mode, qui stipulent que les détaillants doivent vendre leurs articles au plein prix durant deux mois, et qu'ils doivent ensuite attendre la fin de la saison pour brader les collections.

Les rabais fracassants sont une spirale malsaine. Les clients ont l'impression de faire rire d'eux en payant le plein prix. Ils repoussent leurs achats, freinant encore plus les ventes, note le Wall Street Journal.

Saks n'est donc pas sorti du bois. Son action s'est écrasée de 89% depuis un an. La bannière haut de gamme a remercié 1100 personnes en janvier, soit 9% de son effectif. Elle songe à fermer des magasins.

Les designers retouchent leurs effectifs

Depuis l'automne, les grands designers de mode ont sabré leurs effectifs. Icône de la haute couture, la maison Chanel a coupé 200 postes, soit 10% de sa main-d'oeuvre, à la fin de l'année 2008. Et le britannique Burberry compte supprimer 540 emplois.

Les joailliers taillent aussi dans leur personnel. Cartier, une filiale du groupe suisse Richemont, a imposé trois mois de chômage partiel à 180 salariés. Et l'américaine Tiffany, dont le titre a fondu de moitié, a aussi annoncé des pertes d'emplois, sans en préciser le nombre.

Les diamants perdent leur éclat

La récession dans le secteur du luxe ternit aussi l'éclat des diamants. La demande mondiale de diamants bruts va chuter de 60% en 2009, prévoit le cabinet de conseil Tacy Consultant.

L'an dernier, les ventes mondiales de diamants ont atteint 20 milliards de dollars US. Mais l'essentiel de la demande dépend des États-Unis, l'épicentre de la crise financière.

Pour s'ajuster au ressac, le plus important producteur mondial de pierres, De Beers, a annoncé en janvier une réduction significative de sa production et la suppression d'environ un poste sur trois en Afrique du Sud, où il emploie 3500 personnes.

D'autres producteurs lui ont emboîté le pas. «Le secteur du diamant a un problème structurel qui doit être résolu. Nous devons faire le ménage», confiait à l'agence Reuters Chaim Even-Zohar, associé de Tacy, lors d'une conférence au Cap, en Afrique du Sud, au début du mois.

Temps sombres pour l'art

Les sociétés financières ont toujours été de grands collectionneurs d'art. Cela est particulièrement vrai aux Pays-Bas où les ING, ABN AMRO et autre Fortis ont accumulé un patrimoine d'oeuvres d'art colossal.

Mais on voit mal comment ces banques, qui ont dû être renflouées par l'État à coups de milliards, pourraient continuer d'enrichir leur collection. Les marchands d'art y perdent de précieux clients.

Ainsi, le marché de l'art néerlandais se prépare à une période... de clair-obscur. Sotheby's, numéro deux mondial sur le marché de l'art, annonce déjà des licenciements dans sa filiale néerlandaise, rapporte Les Échos. À la Bourse, son titre a dégringolé de 76% depuis un an.