Le 16 janvier dernier, en plein coeur de la vague de froid, Gabriel Michaud rentre de vacances. Le drain de sa lessiveuse est bloqué.

La situation

Le drain de la lessiveuse est gelé.

Le hic

Le plombier impose des frais surprises de 50$ pour l'utilisation d'un fusil à air chaud.

«C'est comme si un garagiste facturait des frais lorsqu'il utilise ses pinces.» Gabriel Michaud

Au bout du compte

L'utilisation des outils de base devrait être comprise dans le tarif horaire des plombiers, considère leur corporation. Pourtant, la facturation de suppléments est pratique courante.

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Le Drano, le bicarbonate de soude... rien n'y fait. M. Michaud décide de faire appel à un plombier. Il en appelle quelques-uns et fixe son choix sur un plombier qui demande 70$ l'heure, plus 30$ pour le déplacement.

Le plombier se présente peu après. Il coupe le tuyau, tente de le déboucher avec un furet (communément appelé «fichoir»). Sans succès. Le tuyau est gelé, détermine le plombier. Il fait plusieurs trous dans le mur, met au jour le tuyau et le réchauffe à l'aide d'un fusil à air chaud. Deux heures plus tard, le drain est dégelé et la lessiveuse fonctionne parfaitement.

 

Mais la facture est plus corsée que prévue. Elle dépasse 350$. Au lieu de 30$, le plombier facture une heure de service (70$) pour son déplacement, «comme il le fait pour tous ses clients», assure-t-il lorsque M. Michaud lui souligne l'erreur.

Même si cela a été inutile, le plombier facture ensuite 25$ pour l'utilisation du furet, comme convenu au téléphone. Surprise, il ajoute aussi 50$ pour le fusil à air chaud. Pour M. Michaud, c'est la goutte qui fait déborder le vase.

«Je trouve inadmissible qu'un plombier facture l'utilisation d'outils de base qui sont nécessaires pour son travail, dit-il. C'est comme si un garagiste facturait des frais lorsqu'il utilise ses pinces, ou un dentiste pour sa brosse à dents électrique!»

Le comble, c'est qu'un fusil à air chaud vaut entre 29$ et 89$, a constaté M. Michaud en visitant le site web d'une quincaillerie. Avoir su, il aurait acheté l'appareil et accompli le travail lui-même.

Avec un peu de patience, il aurait peut-être même réussi à dégeler son tuyau avec un séchoir à cheveux ou un fusil à décaper, avance André Dupuis, rédacteur en chef de la revue de la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec (CMMTQ).

Le plus difficile consiste à trouver l'endroit gelé. Un indice: il y a souvent de la condensation, ou même du frimas, sur le tuyau. «Commencez par chauffer le tuyau en aval et remontez doucement vers le bouchon. Éventuellement, la pression va débloquer le tuyau», conseille M. Dupuis.

Pour éviter les pépins, il suggère de laisser couler un filet d'eau lors des nuits très froides, surtout si la maison est mal isolée. Mais cette technique est dangereuse lorsqu'on quitte la maison, compte tenu des risques d'éclatement des tuyaux flexibles des entrées d'eau du lave-vaisselle et de la lessiveuse. Il est plus sage de fermer l'eau.

L'isolation devient alors la véritable solution pour contrer les problèmes de gel, qui sont presque toujours liés à de l'infiltration d'air glacial près des tuyaux mal isolés.

Voilà pour la prévention. Maintenant, que faut-il penser de la facturation des outils de base, une pratique largement répandue chez les plombiers?

La Corporation n'a pas de ligne directrice à cet égard. «Mais il nous semble évident que l'utilisation des outils de base devrait entrer dans la facturation horaire», affirme M. Dupuis.

À titre indicatif, le taux suggéré par la Corporation s'établit à 76,67$. Cela est suffisant pour couvrir le salaire, mais aussi les avantages sociaux, les cotisations, les frais d'exploitation (camion, outils, etc.) et la marge bénéficiaire.

Pour M. Michaud, la facturation des outils en supplément est donc une tactique pour attirer la clientèle avec un taux horaire raisonnable, pour ensuite gonfler la facture d'une manière détournée.

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