Beaucoup de grands magasins et de boutiques de vêtements ont une politique de retour très souple qui permet aux acheteurs d'obtenir un remboursement, parfois jusqu'à 30 jours après leur achat. Généralement, ces commerces acceptent aussi de rembourser l'excédent payé par les clients qui pourraient, autrement, se faire rembourser au complet puis racheter sur-le-champ le même objet au rabais.

Le produit

 

Un lecteur de DVD, payé 249,99$ plus taxes chez Centre Hi-Fi.

Le hic

Au Boxing Day, le même modèle est vendu 169,99$, chez un concurrent.

«À l'endos de ma facture, il est indiqué que le prix est "protégé" pour 30 jours.» - Georges Melançon

Au bout du compte

Légalement, les commerçants n'ont aucune obligation d'échanger un bien ou de rembourser un client. Tout dépend de leur politique commerciale. D'où l'importance de s'informer avant l'achat et de bien lire la facture. Et attention aux virgules!Quand les tablettes des magasins débordent de produits en solde, les consommateurs aguerris ont un petit truc: facture en main, ils vont réclamer un ajustement du prix de leurs achats récents.

 

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Beaucoup de grands magasins et de boutiques de vêtements ont une politique de retour très souple qui permet aux acheteurs d'obtenir un remboursement, parfois jusqu'à 30 jours après leur achat. Généralement, ces commerces acceptent aussi de rembourser l'excédent payé par les clients qui pourraient, autrement, se faire rembourser au complet puis racheter sur-le-champ le même objet au rabais.

Suivant cette logique, Georges Melançon a pensé prendre un peu d'avance sur le Boxing Day.

Au début de décembre, il a donc acheté un lecteur de DVD au Centre Hi-Fi. Il a déboursé 249,99$, plus taxes, sans compter la garantie prolongée de 36 mois qui lui a coûté 69,99$.

Cette garantie comporte un "prix garanti privilège 30 jours", en vertu de la politique du magasin inscrite à l'endos de sa facture. Autrement dit, le commerce réduit son prix si un concurrent vend le même article moins cher. "Le client doit être en mesure d'établir la preuve du prix concurrent et des conditions annoncées d'un de nos compétiteurs agréés, dans un rayon de moins de 15 km de notre succursale la plus proche", précise-t-on sur la facture.

Cela incite M. Melançon à jeter un coup d'oeil sur les circulaires des magasins d'appareils électroniques qui lancent toujours de grands soldes à l'occasion du Boxing Day. Justement, le 26 décembre, il repère le même lecteur de DVD, vendu 169,99$ chez un concurrent.

Dès le lendemain, il retourne chez Centre Hi-Fi, avec sa facture et la publicité du concurrent. Le vendeur qui l'avait servi n'a aucune autorité en la matière et l'a dirigé vers son superviseur, qui est censé le rappeler. Pas de nouvelles. M. Melançon retourne au magasin. Cette fois le vendeur lui écrit le numéro de téléphone du siège social. Oups! C'est un mauvais numéro. Entre-temps, M. Melançon parle au gérant du magasin, qui lui fournit le bon numéro. Mais cette fois, il se bute à une boîte vocale qui déborde.

Lassé, le client s'adresse donc à La Presse Affaires. Pourquoi n'arrive-t-il pas à faire appliquer sa garantie de prix?

Centre Hi-Fi explique que la politique de prix garanti ne s'applique pas dans certaines circonstances, notamment lors des offres d'une durée limitée comme les grands soldes d'après Noël. Cette exclusion est mentionnée à l'endos des factures, assure Bernard Migner, directeur de district pour Centre Hi-Fi.

Sur la facture de M. Melançon, on trouve en effet des restrictions à cet égard mais en ce qui concerne la politique de retour, pas celle des prix garantis.

"On joue sur les virgules", estime M. Migner. Peut-être. Mais, "en cas de doute ou d'ambiguïté, le contrat doit être interprété en faveur du consommateur", indique l'article 17 de la Loi sur la protection du consommateur.

Centre Hi-Fi est réticent à remettre à M. Melançon la différence de 80$, car cela équivaudrait à lui vendre l'appareil à perte. Mais M. Migner est prêt à offrir au client un chèque-cadeau qui couvrirait une partie de la différence.

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