L'industrie canadienne du prêt-à-cuisiner se consolide alors que deux joueurs se regroupent en une entité qui détiendra une part de marché similaire à celle de la québécoise Marché Goodfood au pays.

La société allemande HelloFresh, qui offre ses produits au Canada, a annoncé jeudi l'acquisition de la société torontoise Chefs Plate pour un montant qui n'a pas été dévoilé. Toutefois, selon certains analystes, le prix pourrait osciller entre 50 millions et 75 millions de dollars.

Selon le géant de Berlin, présent dans 11 pays, cette transaction permettra à Chefs Plate de « renforcer le positionnement de sa marque et accélérer sa croissance » grâce à d'importantes synergies et économies d'échelle. Les deux marques continueront d'exister.

« Goodfood détient une part de marché d'environ 40 % [de l'industrie des plats prêts à cuisiner], a observé Frédéric Tremblay, de Desjardins Marché des capitaux, dans un rapport. Nous croyons que Goodfood ainsi que la combinaison de HelloFresh et Chefs Plate représentera entre 80 et 85 % du marché. »

Pour l'analyste, des joueurs comme MissFresh, Fresh Prep, Fresh City Farms et Cook It sont ceux qui se partagent le reste de l'industrie.

À la Bourse de Toronto, l'action de Goodfood, dont l'établissement se trouve dans l'arrondissement de Saint-Laurent, a grimpé à la suite de la transaction, surpassant la barre des 3 dollars pendant un certain temps. Le titre a finalement clôturé à 2,95 dollars, en hausse de six cents, ou 2,08 %, par rapport à son cours de clôture la veille.

En date du 31 août dernier, la société québécoise comptait 89 000 abonnés actifs.

« Malgré le regroupement de deux concurrents, nous estimons que la progression du nombre d'abonnés de Goodfood se poursuivra de façon marquée », a estimé l'analyste de Desjardins, évoquant sa forte présence au Québec, en Ontario ainsi que dans les provinces maritimes et son implantation dans l'Ouest canadien.

Selon M. Tremblay, Goodfood pourrait maintenant devenir la prochaine cible pour une prise de contrôle advenant qu'un acquéreur, comme un épicier, désire effectuer une percée dans cette industrie.

HelloFresh a estimé que l'entité découlant de la transaction était le « chef de file incontestable » des repas prêts à cuisiner au Canada, évoquant des revenus projetés à terme oscillant aux alentours de 200 millions  CAN.

Au troisième trimestre terminé le 31 mai, Goodfood avait plus que doublé ses revenus, à 22,2 millions de dollars. Elle avait toutefois creusé sa perte nette à 1,56 million, par rapport à 1,21 million au troisième trimestre de l'exercice précédent.

Depuis le début de l'année financière, son chiffre d'affaires a presque triplé par rapport à la même période il y a un an, pour atteindre 49 millions.