Bayer a fait état mercredi d'une chute de 34,7% de son bénéfice net au deuxième trimestre, après le rachat de Monsanto et la vente de ses parts dans la filiale de chimie spécialisée Covestro.

Le groupe allemand affiche un bénéfice net de 799 millions d'euros (un euro = 1,51$), amputé de Covestro, dont Bayer s'est séparé pour financer l'achat de Monsanto.

Intégré à la comptabilité de Bayer depuis le 7 juin, Monsanto contribue cependant à la croissance de 8,8% du chiffre d'affaires du groupe, qui ressort à 9,48 milliards d'euros au deuxième trimestre.

Le chiffre d'affaires de sa division d'agrochimie, Bayer Crop Science, qui intègre désormais Monsanto, a augmenté de 39,2%, mais cette donnée comprend toujours les activités cédées à BASF dans le cadre de l'accord avec les autorités de la concurrence.

Avec Monsanto, mais sans les activités cédées à BASF, le chiffre d'affaires de Bayer Crop Science a augmenté de 1,6%, indique le groupe.

Pour l'année 2018, en raison de l'intégration de Monsanto, Bayer s'attend désormais à un chiffre d'affaires de 39 milliards, contre moins de 35 milliards annoncées auparavant.

Ce pronostic comprend un effet positif de 5 milliards d'euros venant de Monsanto, et un effet négatif d'un milliard en raison des activités cédées à BASF.

Pour Bayer Crop Science, le groupe s'attend à un chiffre d'affaires «d'un peu plus de 14 milliards d'euros».

«Le pronostic a été ajusté pour prendre en compte l'intégration de Monsanto mais est décevant d'un point de vue de l'EBITDA», note Alistair Campbell, analyste chez Berenberg.

Le groupe s'attend à une croissance d'autour de 25% du bénéfice opérationnel, bien plus que prévu auparavant, mais en deçà des attentes des analystes.

À la Bourse de Francfort, vers 3h55, le titre était en bas du tableau (-2,00% 78,23 euros) dans un marché en baisse de 0,70%.

Avec l'acquisition à 63 milliards de dollars (54 milliards d'euros) de Monsanto, la plus importante acquisition d'un groupe allemand à l'étranger, Bayer est devenu en juin le numéro un mondial des semences, engrais et pesticides.

Le nouveau propriétaire a certes enterré le nom Monsanto, mais la disparition de l'étiquette est de pure forme: les marques de la firme de Saint-Louis seront vendues à l'identique, de Dekalb (semences de maïs et colza) à De Ruiter (semences potagères) en passant par le célèbre Round Up, herbicide au glyphosate mis en cause pour ses effets cancérogènes.