Le fabricant américain de produits ménagers et d'hygiène Procter and Gamble (P&G) a promis mardi d'accélérer les changements en interne après des ventes trimestrielles et annuelles décevantes plombées par une baisse des prix et des volumes dans les rasoirs.

Le chiffre d'affaires a augmenté de 2,63 % à 16,50 milliards de dollars au quatrième trimestre de son exercice fiscal 2017-2018 et de 2,7 % à 66,83 milliards pour l'ensemble de l'exercice. C'est moins que les 16,54 milliards et les 66,84 milliards attendus respectivement par les marchés.

La croissance organique n'a été que de 1 % lors des trois derniers mois de l'année fiscale qui donnent un meilleur panorama de l'état de santé récent de l'activité, confirmation des difficultés actuelles du groupe pour relancer ses ventes face à des marques de niche et des changements de goûts des consommateurs.

Ce ralentissement s'explique principalement par une baisse des ventes dans la division des rasoirs, qui comprend Gillette, mise en difficulté par des marques prisées par les milléniaux (17-35 ans) comme Dollar Shave Club (Unilever). Les volumes y ont diminué de 1 % et les prix de 3 % au quatrième trimestre, clos fin juin.

À Wall Street, le groupe, sous la pression de l'investisseur activiste Nelson Peltz, perdait plus de 3 % dans les échanges électroniques de préséance.

Outre Gillette, P&G commercialise les lessives Ariel et Tide, les dentifrices Crest, les serviettes hygiéniques Always, les couches Pampers, les shampoings Head&Shoulders et Pantene, les produits de maquillage Olay et les produits contre la toux Vicks.

Sur les trois derniers mois, le bénéfice net a plongé de 14,6 % à 1,89 milliard de dollars, ce qui se traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 94 cents, contre 91 cents anticipés.

La chute a été plus importante pour le résultat net annuel, de l'ordre de 36,4 % à 9,75 milliards de dollars, soit un bénéfice par action ajusté de 4,22 dollars, supérieur néanmoins aux 4,18 dollars escomptés.

Pour l'exercice 2018/19 commencé le 1er juillet, Procter & Gamble table sur une croissance organique de 2 à 3 % de ses ventes et une hausse de 3 à 8 % de son bénéfice par action ajusté d'effets de change défavorables dont l'impact est évalué à 900 millions de dollars. Les analystes espèrent une progression de 5 % en moyenne du bénéfice par action.

Pour expliquer ces prévisions prudentes, le PDG Maurice Taylor évoque «un environnement affecté par (une hausse) des coûts et une demande (molle) des consommateurs, et avec des concurrents très compétents».

Il promet d'accélérer «les changements dans l'organisation et la culture interne afin de surmonter ces défis», mais n'avance aucune mesure concrète.

Le dirigeant indique également que Procter & Gamble va continuer à faire des économies et à améliorer sa productivité, afin d'améliorer sa rentabilité et les retours sur investissements aux actionnaires.

Nelson Peltz exhorte la direction à tailler davantage dans ses coûts et à procéder à une recomposition des activités pour relancer les ventes.