Le constructeur emblématique de motos américaines Harley Davidson, qui traverse une passe difficile, a averti mardi que la guerre commerciale entre les États-Unis et ses partenaires allait rogner ses marges en 2018.

La célèbre marque de motos, née il y a 115 ans, a abaissé son objectif annuel, disant ne plus s'attendre qu'à enregistrer une marge opérationnelle, baromètre de sa rentabilité, comprise entre 9% et 10% «en raison de l'impact attendu des tarifs douaniers». L'objectif était de 9,5% à 10,5% précédemment.

Depuis le 22 juin, l'Union européenne a frappé une série de produits typiquement américains de droits de douane supplémentaires. C'est le cas de Harley-Davidson dont le siège est à Milwaukee (Wisconsin), l'État de différents ténors républicains, dont le chef des républicains à la Chambre des représentants Paul Ryan.

Les taxes douanières européennes sont ainsi passées de 6% à 31% pour les produits de la marque entrant sur le marché européen, ce qui renchérit le prix au détail de chaque véhicule de 2200 $.

Le groupe a décidé pour le moment d'en supporter le coût au lieu d'augmenter le prix de ses motos et va également délocaliser une partie de sa production pour échapper à ces taxes.

Menacé de représailles par le président Donald Trump, Harley-Davidson a confirmé mardi qu'il allait dévoiler un plan de relance le 30 juillet qui détaillerait ses nouveaux sites de production.

Les marchés internationaux et en particulier l'Europe sont incontournables pour Harley-Davidson, dont les ventes sont en déclin aux États-Unis.

Au deuxième trimestre, les livraisons de motos ont plongé de 6,4% à 46 490 unités aux États-Unis, alors qu'elles ont augmenté de 0,7% à 31 938 exemplaires à l'international.

La progression est de 0,8% en Europe, région où Harley-Davidson veut séduire la génération des milléniaux (17-35 ans). Sa part de marché y a augmenté de 0,9% à 10,4%, alors qu'elle a diminué aux États-Unis à 48,4% contre 50,4% il y a un an.

Les résultats des prochains mois devraient davantage refléter le réel impact de la guerre commerciale sur Harley-Davidson car les nouvelles taxes douanières ne sont entrées en vigueur qu'une semaine avant la fin du deuxième trimestre.

Le groupe a dégagé un bénéfice net trimestriel de 242,3 millions, en baisse de 6,4% sur un an, pour un chiffre d'affaires de 1,71 milliard, en recul de 3,4%.