Désireuse de poursuivre la diversification de son portefeuille de produits, BRP met sur pied une nouvelle division - le Groupe marin - en plus d'acquérir le fabricant de bateaux de pêche en aluminium Alumacraft.

Le constructeur des Ski-Doo, Sea-Doo et Can-Am n'a toutefois pas dévoilé, jeudi, le prix payé pour mettre la main sur l'entreprise américaine de 250 employés établie à Peter, au Minnesota.

Pour le président et chef de la direction de BRP, José Boisjoli, cette nouvelle prise permet à la société de consolider sa présence dans l'industrie maritime et de compléter sa gamme de moteurs hors-bord.

«Il y a présentement beaucoup de compagnies à vendre dans cette industrie, a-t-il expliqué au cours d'un entretien téléphonique. Alumacraft, c'est une première étape. Nous allons regarder d'autres possibilités, mais nous n'avons pas l'intention d'arrêter là.»

Tracy Crocker, vice-président principal et directeur général des moteurs hors-bord Evinrude depuis 2017, sera aux commandes du Groupe marin - qui regroupera également Evinrude.

BRP désire notamment profiter du réseau de 275 concessionnaires d'Alumacraft à travers le monde, puisqu'il est complémentaire à celui de l'entreprise de Valcourt, davantage spécialisé dans la vente de produits motorisés comme les motoneiges et les motomarines.

«Chaque réseau sera spécialisé, a dit M. Boisjoli. Il va y avoir des occasions de synergies. Par exemple, Alumacraft ne vendait pas beaucoup de bateaux avec des moteurs Evinrude. Il pourra aussi y avoir des synergies dans la production.»

Complémentaire

Alumacraft génère actuellement des ventes annuelles estimées à 100 millions $ US. Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, croit que BRP a payé moins de 100 millions $ US pour acheter cette compagnie.

La plupart des analystes ont estimé que l'acquisition d'Alumacraft était surtout complémentaire pour BRP, dont les revenus ont été d'environ 4,5 milliards lors de l'exercice 2017.

«Nous estimons qu'il s'agit d'une occasion intéressante afin que l'entreprise puisse solidifier sa présence dans cette industrie, a écrit Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, dans une note envoyée par courriel. Cette acquisition nous laisse aussi croire que l'entreprise tient à Evinrude.»

L'analyste s'attend à ce que BRP procède à d'autres acquisitions, mais que cela ne ralentira pas les efforts de la société visant à trouver son prochain vecteur de croissance.

Citant des données de la firme spécialisée Statistical Surveys, M. Poirier a souligné que le marché des bateaux de pêche est passé de 53 371 à 59 085 unités entre 2013 et 2015.

Faible impact

BRP achète un fabricant de bateaux en aluminium alors que ce métal fait l'objet de droits tarifaires aux États-Unis, ce qui fait grimper les prix pour l'ensemble de l'industrie.

M. Boisjoli a minimisé les impacts de cette situation, rappelant que le constructeur de véhicules récréatifs avait réalisé cette transaction en visant une croissance à long terme.

«C'est certain que nous n'aimons pas les tarifs, [...] mais comme tous les autres fabricants, nous allons trouver une façon de nous ajuster, a-t-il dit en réponse à une question sur le sujet. Les hausses de prix touchent l'ensemble de l'industrie.»

À la Bourse de Toronto, le titre de BRP a clôturé à 64,25 $, en hausse de 80 cents, ou 1,26%.