BRP a débuté l'exercice en force en affichant des résultats record au premier trimestre alors que le constructeur de véhicules récréatifs a profité de conditions économiques avantageuses dans ses principaux marchés.

En plus de dépasser les attentes des analystes, l'entreprise établie à Valcourt a relevé ses prévisions pour l'année en cours, propulsant ainsi son action à un sommet historique à la Bourse de Toronto, où elle s'est temporairement transigée à 62,10 $.

Sur le parquet torontois, le titre se négociait en fin de séance à 60,59 $, en hausse de 3,52 $, ou 6,17 pour cent.

«Nous touchons du bois», a expliqué le président et chef de la direction de BRP, José Boisjoli, jeudi, au cours d'une entrevue téléphonique avec La Presse canadienne en marge de l'assemblée annuelle de l'entreprise, qui se tenait à son siège social de Valcourt, en Estrie.

D'après lui, le constructeur des Ski-Doo, Sea-Doo et Can-Am profite de sa stratégie «d'internationalisation» mise de l'avant il y a environ une quinzaine d'années.

Néanmoins, le contexte économique a été favorable pour l'entreprise dans son principal marché, l'Amérique du Nord, ainsi qu'au Mexique, en Europe, en Scandinavie, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Chine, en Russie ainsi qu'au Brésil.

Il s'agit d'un changement dans le cas de ces deux dernières régions, où l'ancienne division des produits récréatifs de Bombardier a connu certaines difficultés au cours des dernières années.

«En Russie, avant 2015, notre chiffre d'affaires était d'environ 220 millions $ CAN, a expliqué M. Boisjoli. Actuellement, c'est le tiers de cette somme, mais on sent une croissance depuis plus d'un an. Cette année, on devrait voir une augmentation de 15 pour cent».

Présente dans ce marché depuis plus de 15 ans, BRP compte environ 100 concessionnaires en territoire russe. La distribution était auparavant assurée par un intermédiaire, ce qui n'est plus le cas actuellement.

Forte croissance

Pour la période de trois mois terminée le 30 avril, BRP a engrangé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 13,3 millions $, comparativement à une perte nette de 5,1 millions $ au premier trimestre l'an dernier.

Abstraction faite des éléments non récurrents, son profit ajusté a été de 53,5 millions $, ou 52 cents par action, par rapport à 42,8 millions $, ou 38 cents par action, il y a un an.

De son côté, le chiffre d'affaires a bondi de 16,4 pour cent, atteignant 1,14 milliard $.

Ce résultat s'explique essentiellement par une croissance d'environ 33 pour cent des ventes de produits saisonniers - comme les motos à trois roues Spyder et les véhicules côte à côte -, qui ont été de 526,6 millions $.

«Tout roule à plein régime pour les véhicules côte à côte, a fait valoir M. Boisjoli, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes, avant le rendez-vous annuel. La demande est forte et nous bonifions notre capacité de production.»

En ce qui à trait à ce segment de marché, Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, a remarqué qu'en Amérique du Nord, la croissance de l'industrie était inférieure à 10 pour cent, ce qui n'avait pas empêché BRP d'afficher une hausse supérieure à 30 pour cent.

«Il s'agit d'un signe clair que (l'entreprise) continue à gagner des parts de marché», a écrit l'analyste dans une note envoyée par courriel.

La performance trimestrielle de BRP a largement dépassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit ajusté de 29 cents par action sur des revenus d'environ 1,02 milliard $.

Quant à ses prévisions pour l'exercice en cours, le constructeur de véhicules récréatifs s'attend à ce que la croissance de son profit ajusté par action varie entre 24 et 30 pour cent, alors que sa fourchette précédente était de 20 à 25 pour cent.

En ce qui a trait aux revenus, l'augmentation devrait osciller entre six et 10 pour cent, comparativement à la prévision antérieure d'une croissance de cinq à huit pour cent.