La Banque de Montréal a imité ses concurrentes, mercredi, en affichant un bénéfice du deuxième trimestre supérieur aux attentes, permettant aux cinq grandes banques du pays d'afficher un profit net totalisant 10,6 milliards, en hausse de près de 11 % par rapport à la même période l'an dernier.

Les grandes banques du Canada surpassent également les prévisions des analystes en ce qui a trait aux bénéfices ajustés, faisant fi des inquiétudes entourant le ralentissement du marché immobilier, attribuable au resserrement des règles régissant les prêts hypothécaires.

«Le marché est préoccupé par les perspectives du marché hypothécaire en particulier, mais les résultats semblent indiquer qu'une grande partie de cette inquiétude n'est pas justifiée», a affirmé Meny Grauman, analyste chez Cormark Securities à Toronto.

La Banque de Montréal a été la dernière des plus grandes banques à dévoiler ses résultats pour le trimestre clos le 30 avril.

Son bénéfice net de 1,25 milliard $ au deuxième trimestre était relativement stable par rapport à l'an dernier, mais comprenait une charge de restructuration après impôts de 192 millions principalement liée à des indemnités de départ. Le quatrième plus grand prêteur du Canada a également augmenté son dividende trimestriel à 96 cents par action, en hausse de 3 cents par rapport à celui du trimestre précédent.

Sur une base ajustée, la Banque de Montréal a réalisé un bénéfice par action de 2,20 $ pour le trimestre, en hausse par rapport à celui de 1,92 $ par action d'il y a un an. Les analystes s'attendaient en moyenne à un bénéfice ajusté de 2,12 $ par action, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters Eikon.

À l'instar de ses concurrentes, la Banque de Montréal a profité de solides bénéfices des deux côtés de la frontière. Son secteur bancaire canadien a vu son revenu net augmenter de 11 % à 590 millions. Même si les ventes d'habitations canadiennes ont atteint en avril un creux mensuel de plusieurs années, notamment en raison de l'introduction d'une nouvelle simulation de crise pour les hypothèques non assurées et des taux d'intérêt plus élevés, le portefeuille hypothécaire résidentiel canadien de la banque a augmenté de 2,2 % à 106,4 milliards au plus récent trimestre.

«Les résultats de BMO pour ce trimestre reflètent le très bon rendement et le dynamisme de nos services bancaires (aux particuliers et aux entreprises) et de nos activités de gestion de patrimoine au Canada et aux États-Unis», a déclaré dans un communiqué le chef de la direction de la banque, Darryl White.

Les autres grandes banques ont également généré de solides bénéfices au Canada. Le bénéfice net de la division canadienne de détail de la Banque TD a augmenté de 17 % par rapport à l'an dernier. Le bénéfice net de la division des services bancaires personnels et aux petites entreprises de la Banque Royale a enregistré une hausse de sept pour cent, tandis que celui de la division des services bancaires canadiens de la Banque Scotia a enregistré une hausse de cinq pour cent. Le profit du secteur des services bancaires personnels et aux petites entreprises de la Banque CIBC a augmenté de 16 %.

Les plateformes internationales «décollent»

La croissance internationale a également été un point positif pour les prêteurs canadiens et a grandement contribué à leur bénéfice net regroupé de 10,6 milliards pour le plus récent trimestre.

La Banque de Montréal a noté mercredi que sa division américaine des services bancaires personnels et commerciaux avait vu son bénéfice net augmenter de 46 % pour atteindre 348 millions pour le trimestre. À ce chapitre, la Banque CIBC a connu une augmentation encore plus importante de 431 %, soutenue par l'acquisition de PrivateBancorp, établie à Chicago, en juin dernier.

Le profit des services bancaires américain au détail de la Banque TD a augmenté de 16 %, tandis que celui des activités américaines de gestion de patrimoine de la Banque Royale, qui comprend City National, de Los Angeles, a enregistré une hausse de 25 %. La Banque Scotia, dont l'expansion à l'étranger s'est surtout concentrée au Mexique, au Pérou, au Chili et en Colombie, a vu le bénéfice net de sa division internationale augmenter de 14 % à 675 millions.

«Nous voyons beaucoup de bonnes contributions de la part des activités américaines et internationales», a observé Robert Colangelo, vice-président principal des institutions bancaires et financières canadiennes à l'agence de notation DBRS. «Elles semblent être les plateformes qui décollent.»