Héroux-Devtek s'estime bien positionnée pour profiter du remplacement de la flotte des chasseurs canadiens, peu importe le fournisseur qui sera retenu par Ottawa au terme du long processus qui est toujours en cours.

Le spécialiste des trains d'atterrissage a déjà des relations d'affaires avec Boeing, Dassault Aviation, SAAB et Lockheed Martin, quatre des cinq fournisseurs admissibles qui pourront se disputer le contrat.

Puisque l'entreprise établie à Longueuil est sur le point de compléter l'acquisition de la firme Compania Espanola de Sistemas Aeronauticos (CESA), une filiale d'Airbus établie en Espagne, elle aura bientôt des liens avec le géant européen - la cinquième entreprise qui peut convoiter le contrat.

«Je peux vous dire que peu importe le choix, Héroux-Devtek devrait avoir du travail, a dit son président et chef de la direction, Gilles Labbé, jeudi, au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre. En ce qui a trait à la charge de travail, je ne suis pas en mesure de vous le dire aujourd'hui.»

Ottawa devrait mettre le processus de l'avant l'an prochain dans le but de sélectionner un fournisseur qui devra construire 88 appareils visant à remplacer ses vieux CF-18.

Boeing et ses Super Hornet ont déjà été considérés comme les favoris pour obtenir le contrat, mais en raison de la dispute commerciale survenue entre le géant américain et Bombardier, le gouvernement canadien s'est tourné vers 18 chasseurs d'occasion de l'Australie.

«L'échéancier a été modifié à tellement de reprises [...], a dit M. Labbé à un analyste financier qui le questionnait. C'est difficile à dire.»

En ce qui a trait à sa performance au quatrième trimestre terminé le 31 mars, Héroux-Devtek a légèrement raté la cible en affichant un recul de son bénéfice net, qui a été notamment affecté par une charge de restructuration attribuable au licenciement d'une soixantaine d'employés à Longueuil en mars.

Ses profits nets ont été de 5,9 millions ou 16 cents par action, alors qu'ils avaient été de 8,9 millions ou 25 cents par action au quatrième trimestre de l'exercice précédent. Affecté par un déclin des ventes dans les secteurs commerciaux et de la défense, le chiffre d'affaires consolidé a fléchi de 6,6%, à 113 millions.

Abstraction faite des éléments non récurrents, Héroux-Devtek a engrangé un profit ajusté de 10,4 millions, ou 25 cents par action, au quatrième trimestre, par rapport à 9 millions, ou 25 cents par action, il y a un an.

Cette performance trimestrielle s'est avérée sous les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur des recettes de 124 millions ainsi qu'un profit ajusté par action de 30 cents.

«Il y a toutefois du positif en ce qui a trait aux livraisons pour le programme du Boeing 777 puisque Héroux-Devtek a livré 13 trains d'atterrissage uniquement au quatrième trimestre et 42 pour l'exercice», a noté l'analyste Derek Spronck, de RBC Marchés des capitaux, dans une note envoyée par courriel.

La société québécoise est l'unique fournisseur des trains d'atterrissage des appareils 777 et 777X en plus d'être responsable de la fabrication de pièces de rechange vendues par Boeing.

Pour l'année financière, Héroux-Devtek a affiché des profits nets de 13,7 millions ou 64 cents par action, par rapport à 31,8 millions, ou 88 cents par action, à l'exercice précédent. Sur une base ajustée, le bénéfice a fléchi de 8,3%, à 24,2 millions, ou 67 cents par action.

Les recettes ont toutefois progressé, passant de 386,6 millions à 406,5 millions.

En plus de ses installations à Longueuil, Laval et Saint-Hubert, Héroux-Devtek exploite des sites en Ontario, dans l'État de l'Ohio, au Kansas, à Washington ainsi qu'au Royaume-Uni. Son effectif total est d'environ 1365 employés.