Le laboratoire pharmaceutique Pfizer a écarté une nouvelle fois mardi le scénario de sa scission en deux entreprises indépendantes et assuré n'avoir pas besoin de réaliser une acquisition majeure pour accélérer ses ventes et ses bénéfices.

«Nous avons déjà dit que nous enlevons de la table l'option d'une scission à moyen terme, donc rien n'a changé. Nous ne disons "jamais" à rien mais actuellement, dans un avenir proche, ce qui nous intéresse c'est exécuter la stratégie», a déclaré le directeur financier Frank D'Amelio, répondant à une question lors d'une conférence téléphonique de présentation des résultats trimestriels aux analystes.

De nombreux experts demandent à Pfizer de séparer sa division de médicaments matures, qui souffre de la perte de brevets et de la concurrence des génériques, de celles des traitements dits innovants (oncologie et immunothérapie notamment).

Au premier trimestre, les ventes de la première ont baissé de 5,35% à 5,08 milliards de dollars, tandis que les ventes de la seconde ont progressé de 5,6% à 7,83 milliards de dollars.

Également présent en conférence téléphonique, le PDG Ian Read a douché les espoirs sur une acquisition majeure à venir de Pfizer après deux tentatives avortées sur les groupes britannique AstraZeneca et américain Allergan.

«Je ne pense pas que nous ayons besoin d'une opération très importante et je ne vois pas actuellement de cible disponible ayant une valeur appropriée», a déclaré le dirigeant avant d'ajouter que: «nous allons continuer à utiliser notre capital intelligemment».

À Wall Street, le titre dévissait de 4,67% à 34,90 dollars vers 15H30 GMT.

M. Read a également affirmé que Pfizer ne voyait pas d'intérêt à vendre sa division de médicaments sans ordonnance pour laquelle le groupe pharmaceutique explore des options stratégiques depuis plusieurs mois.

«Nous allons nous concentrer à faire tourner l'activité (...) Nous allons examiner de potentielles pistes de scission et de coentreprises durant l'année. Franchement c'est une bonne activité et si nous ne pouvons en obtenir une valeur adéquate nous allons la garder et y investir», a-t-il déclaré.

Cette division, qui comprend l'anti-inflammatoire Advil, les compléments alimentaires Centrum et Caltrate, le baume pour les lèvres ChapStick, est évaluée à plus de 20 milliards de dollars.