ExxonMobil a annoncé vendredi des résultats trimestriels contrastés, marqués par une baisse de sa production et un bénéfice net inférieur aux attentes en dépit de l'appréciation des cours du pétrole.

Le bénéfice net a certes bondi de 16% à 4,65 milliards de dollars lors des trois premiers mois de l'année, mais rapporté par action et hors éléments exceptionnels, référence en Amérique du Nord, il ressort à 1,09 $ contre 1,13 $ attendu en moyenne par les analystes.

La major pétrolière s'est félicitée de bonnes performances dans ses activités de gaz naturel en Europe et aux États-Unis, ce qui s'est traduit par un bond de 55,3% des profits de l'amont (upstream), c'est-à-dire la production et l'exploration.

Mais l'aval (downstream), en particulier le raffinage, a vu ses bénéfices plonger de 15,8% parce que la hausse des cours du brut renchérit les coûts de production.

Dans l'ensemble, le groupe, comme les autres acteurs du secteur, profite à plein depuis fin 2016 du net rebond des cours du pétrole, lesquels ont poursuivi leur ascension au premier trimestre après une année 2017 favorable.

Les prix du brut évoluaient à fin mars entre 65 et 70 $, soit 10 à 15 $ de plus qu'à la même période de 2017, tirés vers le haut par les efforts de l'OPEP et de ses partenaires pour réduire la production, le dollar faible et les incertitudes géopolitiques.

La hausse des cours a été d'autant plus essentielle à cette hausse des bénéfices que ExxonMobil a vu sa production totale reculer de 6% à 3,9 millions de barils équivalent pétrole par jour, principalement à cause d'un séisme qui a interrompu en février la production dans un gigantesque projet gazier en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le manque à gagner a été de 25 000 barils par jour, estime ExxonMobil.

«Des prix du brut en hausse couplés avec un accent mis sur l'efficacité opérationnelle et le renforcement de notre portefeuille ont débouché sur des résultats en hausse et la trésorerie trimestrielle la plus élevée (...) depuis 2014», a souligné le PDG Darren Woods, cité dans le communiqué.

Les flux de trésorerie disponibles, indicateur permettant de mesurer la capacité d'une entreprise à choyer ses actionnaires via des dividendes et des programmes de rachats d'actions, s'élève à 10 milliards à la fin du trimestre.

Pour doper ses liquidités, ExxonMobil a notamment cédé des actifs, notamment une participation dans le gisement gazier de Scarborough en Australie, des stations service en Europe et des points de distribution en Amérique latine.

Le chiffre d'affaires de 68,2 milliards, en hausse de 16,3%, est largement supérieur aux 63,6 milliards anticipés.

Les dépenses d'investissement ont augmenté de 16,75% d'une année sur l'autre au premier trimestre, à 4,87 milliards.

À Wall Street, le titre perdait 2,28% à 79,01 dollars vers 8h35 dans les échanges de pré-séance.