La Banque CIBC a ouvert le bal des résultats trimestriels des grandes banques canadiennes, jeudi, en annonçant une hausse de son dividende et un bénéfice net supérieur aux attentes pour son premier trimestre.

Le cinquième plus grand prêteur au Canada continue de profiter de son acquisition de la banque de PrivateBank, de Chicago, en juin 2017 - activités qu'elle a rebaptisées CIBC Bank USA en septembre. Dans le cadre de sa stratégie visant à accroître sa présence aux États-Unis, elle a aussi mis la main l'an dernier sur la société de gestion de patrimoine Geneva Advisors, aussi de Chicago, pour environ 200 millions US.

La division américaine de services commerciaux et de gestion de patrimoine de la CIBC a affiché un bénéfice net de 134 millions au cours du plus récent trimestre, en hausse de 105 millions $ par rapport à la même période un an plus tôt.

«Avec la contribution de CIBC Bank USA pour un deuxième trimestre complet, nous continuons de connaître une bonne performance et de respecter nos engagements en ce qui a trait à l'établissement d'une relation avec nos clients au nord et au sud de la frontière», a indiqué aux analystes le chef de la direction de la banque, Victor Dodig, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

M. Dodig a estimé que les activités américaines de la CIBC représenteraient 17 % de ses résultats d'ici 2020, une proportion en hausse par rapport à celle de 9 % pour les quatre mois de l'exercice 2017 où elle possédait PrivateBancorp. À moyen terme, il espère que cette proportion atteindra 25 %.

La CIBC a indiqué jeudi que son dividende trimestriel aux actionnaires ordinaires augmenterait de 3 cents par action à 1,33 $, même si la banque a dévoilé un bénéfice attribuable aux actionnaires en baisse pour son trimestre clos le 31 janvier. Elle a engrangé à son plus récent trimestre un bénéfice de 1,31 milliard, en baisse par rapport à celui de 1,39 milliard réalisé un an plus tôt.

Cependant, sur une base ajustée, la banque a indiqué avoir réalisé un bénéfice record de 1,41 milliard, soit 3,18 $ par action, en hausse par rapport à celui de 1,15 milliard, ou 2,89 $ par action, affiché un an plus tôt. Les analystes misaient sur un bénéfice ajusté de 2,83 $ par action, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

Changements hypothécaires

Les observateurs de l'industrie rechercheront, dans les résultats, des signes précurseurs de l'impact des récents changements apportés au secteur bancaire - notamment le resserrement des règles sur les prêts hypothécaires non assurés depuis le 1er janvier.

Les grandes banques canadiennes ont prévenu que le resserrement des règles d'admissibilité pourrait représenter un vent contraire pour les montages de prêts. Les nouvelles règles introduites par le Bureau du surintendant des institutions financières exigent des acheteurs potentiels qui font une mise de fonds de plus de 20 % qu'ils se soumettent à une simulation de crise pour prouver qu'ils pourraient continuer à faire leurs paiements en cas de hausse des taux d'intérêt.

Les demandes de prêts hypothécaires ont augmenté en décembre, et les ventes nationales ont grimpé de 4,5 % selon l'Association canadienne de l'immeuble, les acheteurs s'étant empressés d'acheter un logement avant le 1er janvier.

Cependant, il est trop tôt pour évaluer l'étendue de l'incidence du changement des règles, ainsi que celle de la hausse des taux d'intérêt de janvier, a expliqué Christina Kramer, première vice-présidente à la direction et chef de groupe des services bancaires personnels et aux petites et moyennes entreprises au Canada.

«Nous avons vu une certaine précipitation en novembre et en décembre, alors le seul mois de janvier n'est pas une bonne indication en soi», a-t-elle indiqué aux analystes. «Dans les premiers jours, nous ne voyons pas de grand changement dans le comportement des consommateurs.»

La division des services bancaires aux particuliers et aux PME a affiché un bénéfice net de 656 millions pour le plus récent trimestre, en baisse de 149 millions 4, ou 19 %, par rapport à l'année précédente. Cependant, sur une base ajustée, le bénéfice a atteint 658 millions, soit 97 millions de plus, ou 17 %, qu'un an plus tôt.

Le bénéfice net de la division des services commerciaux et de gestion de patrimoine au Canada s'est chiffré à 314 millions, en hausse de 14 % par rapport à l'an dernier. Le bénéfice net de la division des marchés de capitaux a atteint 322 millions, en baisse de 25 millions, ou sept %.

Le ratio des fonds propres de première catégorie sous forme d'actions ordinaires, une mesure clé de la santé financière des banques, s'est établi à 10,8 %, en hausse par rapport à celui de 10,6 % du trimestre précédent. Il était cependant en baisse par rapport à celui de 11,9 % du premier trimestre de l'exercice précédent.

Les résultats de la banque comprenaient des charges totalisant 23 cents par action, incluant des ajustements d'impôt nets de 88 millions attribuables à la réforme fiscale américaine, qui a fait passer le taux d'imposition des entreprises de 35 % à 21 %.