Les cafés Tim Hortons ont vu leurs ventes ralentir pour un cinquième trimestre consécutif, pendant que leur société mère, Restaurant Brands International (RBI), a affiché une performance supérieure aux attentes des analystes pour son plus récent trimestre.

Ce ralentissement des ventes survient alors qu'environ la moitié des franchisés canadiens de Tim Hortons se sont regroupés dans une organisation pour s'opposer à la gestion de l'équipe de direction de RBI, qu'ils jugent déficiente pour la chaîne de cafés.

Les ventes mondiales des restaurants Tim Hortons ouverts depuis au moins un an ont diminué de 0,1 % pendant l'exercice 2017, et elles ont progressé de 0,1 % au cours du quatrième trimestre, qui a pris fin le 31 décembre.

La chaîne n'a pas enregistré de croissance des ventes comparables de plus de 0,3 % depuis le troisième trimestre de 2016, lorsque cette donnée s'était chiffrée à 2,0 %.

« Nous avons observé une amélioration dans les ventes comparables de Tims au Canada », a noté le chef de la direction de RBI, Daniel Schwartz, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes. Il a notamment évoqué la croissance de 0,8 % des ventes des cafés canadiens ouverts depuis au moins un an au plus récent trimestre.

Un déclin des ventes dans certaines régions de l'Ouest canadien et la faiblesse des achats de l'heure du lunch a fait en sorte que les résultats sont restés essentiellement stables, a-t-il expliqué. Mais il espère pouvoir maintenir l'élan du plus récent trimestre en continuant à offrir de nouveaux produits et en se concentrant sur sa nouvelle application mobile permettant de commander et payer.

Dans ses efforts pour accélérer son innovation technologique, la société a annoncé la nomination de Josh Kobza, anciennement directeur financier, au nouveau poste de chef de la technologie et du développement. Matthew Dunnigan, qui était trésorier de l'entreprise depuis 2014, est devenu le nouveau directeur financier.

« Rien à ajouter » sur les controverses

La faiblesse des ventes est une partie du problème qui oppose les franchisés à l'entreprise, réputé notamment pour les mesures de réductions de coûts importantes qu'elle impose aux chaînes qu'elle achète. La Great White North Franchisee Association (GWNFA), formée en 2017, vise à donner une voix aux propriétaires de restaurants mécontents.

Plus récemment, l'association a accusé RBI de ne pas avoir offert d'aide à ses franchisés ontariens lorsque le salaire minimum a grimpé d'environ 20 %, au début de l'année. Ils auraient aimé obtenir l'autorisation de faire grimper de 10 % les prix de tous les produits sur le menu. RBI décide du prix maximum qui peut être demandé pour les produits de la chaîne.

L'absence de mesure pour pallier l'augmentation de salaire a forcé certains franchisés à réduire les avantages sociaux de leurs employés. Par exemple, les pauses rémunérées ont disparu dans certains cafés, a indiqué la GWNFA, ce qui a convaincu certains consommateurs de participer à des manifestations contre la chaîne de cafés.

RBI avait refusé d'accorder des entrevues lors de ce conflit, et elle n'a pas voulu en dire davantage lundi sur l'incidence de la hausse du salaire minimum.

« Nous n'avons rien à ajouter à nos déclarations précédentes », a affirmé M. Schwartz lors d'un entretien.

L'entreprise doit affronter chaque année différentes pressions inflationnistes, a-t-il poursuivi, et elle aide ses franchisés à faire croître leur rentabilité, a-t-il répété.

« Nous continuons à soutenir nos propriétaires de restaurants et nous voulons alimenter la croissance de leurs profits et de nos activités à long terme. »

M. Schwartz a répété la même idée lorsque questionné à savoir si elle avait l'intention de tenter d'éviter une controverse semblable en Colombie-Britannique, où le salaire minimum doit atteindre au moins 15,20 $ d'ici 2021.

« Ensemble avec nos propriétaires de restaurants, nous croyons, vous savez, que la meilleure chose que nous pouvons faire est d'alimenter les ventes pour contrebalancer certaines de ces hausses de coûts, pour soutenir la croissance à long terme », a-t-il affirmé.

RBI, qui est aussi la société mère des chaînes Burger King et Popeyes Louisiana Kitchen, a affiché lundi un bénéfice attribuable aux actionnaires ordinaires de 395 millions de dollars US, ou 1,59 $ US par action, pour son quatrième trimestre.

En comparaison, l'entreprise avait engrangé un bénéfice de 118,4 millions US, ou 50 cents US par action, pour la même période un an plus tôt.

Sur une base ajustée, Restaurant Brands a réalisé un bénéfice de 313,5 millions US, ou 66 cents US par action. Cela se compare à un bénéfice ajusté de 208,3 millions US, ou 44 cents US par action, par rapport à l'année précédente.

Les analystes misaient en moyenne sur un bénéfice par action de 57 cents US, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.