Le chef de la direction de Google, Sundar Pichai, a récemment déclaré que l'intelligence artificielle alimentée par de puissants ordinateurs était plus importante pour l'humanité que le feu ou l'électricité. Et malgré tout, le géant de la recherche en ligne est confronté à un nombre croissant de problèmes de nature bien humaine.

L'entreprise s'est engagée à embaucher des milliers de vérificateurs humains simplement pour détecter les utilisateurs de YouTube qui violent ses règles, les robots russes et les autres fournisseurs de contenu disgracieux. Elle est aussi à la recherche d'espaces de bureaux pour accueillir un effectif de plus en plus imposant, dans le secteur dispendieux de Silicon Valley.

Pour une entreprise qui a bâti son succès avec des algorithmes qui automatisent des tâches humaines, cette nouvelle attention portée aux personnes représente en quelque sorte un casse-tête. Mais c'est aussi une étape nécessaire, dans un contexte où les avocats augmentent la pression sur Google et où des gouvernements étrangers tentent de s'en prendre à ses plateformes, que certains jugent abusives. Sa division YouTube, notamment, est critiquée pour certaines vidéos jugées choquantes, particulièrement lorsqu'elles visent un jeune public.

Seulement au plus récent trimestre, la société mère de Google, Alphabet, a embauché 2009 travailleurs, portant son effectif à 80 110 employés. Au cours des trois dernières années, elle a embauché un total net de 2245 personnes par trimestre, en moyenne. C'est environ 173 personnes par semaine, ou 25 personnes par jour.

Une partie des nouvelles embauches de cette année est attribuable à l'engagement de Google de compter 10 000 travailleurs dans ses divisions pour dénicher le contenu qui viole ses politiques et que ses ordinateurs ne peuvent détecter seuls. Cela représente une «croissance significative» du personnel.

Alphabet a affiché jeudi une perte de 3,02 milliards US pour son quatrième trimestre, après avoir rapporté un bénéfice pour la même période un an plus tôt.

La perte par action de la société de Mountain View, en Californie, s'est établie à 4,35 $ US par action, ce que l'entreprise a attribué aux changements imposés par la réforme fiscale adoptée par le Congrès américain en décembre. Après ajustements pour éliminer les éléments non récurrents, Alphabet a réalisé un bénéfice par action de 9,70 $ US.

Malgré tout, ce résultat était inférieur aux attentes des analystes de Wall Street. Ces derniers visaient un bénéfice ajusté par action de 10,12 $ US, selon les prévisions recueillies par Zacks Investment Research.

Alphabet a inscrit des revenus de 32,32 milliards US à son plus récent trimestre. Après soustraction des commissions publicitaires, le chiffre d'affaires a atteint 25,87 milliards US, ce qui était supérieur aux prévisions de 25,65 milliards US des analystes.

L'action d'Alphabet cédait jeudi environ 2,5 pour cent dans les transactions d'après-séance du Nasdaq.