Alors que des entreprises peinent à pourvoir des postes spécialisés dans le secteur des technologies de l'information (TI), Groupe CGI estime que son réseau de centres d'excellence locaux lui permet d'éviter un sort similaire.

Pour le fondateur et président exécutif de la multinationale québécoise, Serge Godin, la «révolution numérique» fait en sorte que la demande pour ces travailleurs spécialisés devrait doubler au cours de la prochaine décennie.

«Cette transformation digitale n'est pas un choix, mais une nécessité», a-t-il expliqué, jeudi, dans le cadre de l'assemblée annuelle des actionnaires qui se déroulait dans un hôtel du centre-ville de Montréal.

Dans son discours aux actionnaires, M. Godin a souligné que la prolifération des plateformes mobiles et les nombreuses percées dans le domaine de l'intelligence artificielle accentuent les besoins pour des travailleurs spécialisés.

La concurrence est féroce pour attirer des travailleurs spécialisés, mais en étant associé aux services informatiques et au secteur des TI, Groupe CGI éprouve moins de difficultés, ont estimé ses dirigeants.

Au cours d'une entrevue en marge du rendez-vous annuel, M. Godin et le président et chef de la direction de l'entreprise, George Schindler, ont dit que cela s'expliquait entre autres par le fait que les technologies de l'information sont «au coeur» du modèle d'affaires de la multinationale.

De plus, ses établissements situés à l'extérieur des centres urbains séduisent des travailleurs qui préfèrent demeurer dans leur coin de pays plutôt que de plier bagage à destination d'une grande ville.

«Il est incroyable de constater le bassin de talent que nous avons à l'extérieur des grands centres», a expliqué M. Schindler.

Au Canada, M. Godin a cité en exemple des centres régionaux comme celui situé à Saguenay, où travaillent 650 personnes, ainsi que ceux de Sherbrooke et de Shawinigan, qui comptent respectivement 250 et 200 employés.

Réformes payantes

Par ailleurs, CGI s'attend à économiser jusqu'à 40 millions - soit environ 4 % de ses profits réalisés l'an dernier - au cours de l'exercice en cours grâce à divers allégements fiscaux, dont ceux qui ont récemment été adoptés aux États-Unis.

En vertu des changements entérinés par l'administration Trump juste avant le congé de la période des Fêtes, le taux d'imposition fédéral des entreprises a reculé à 21 %, comparativement à 35 % précédemment.

«Cela constitue un changement significatif, car les États-Unis représentent près de 30 % de nos activités», a expliqué le chef de la direction financière, François Boulanger, lors de l'assemblée.

La société québécoise de services informatiques profite également d'un allègement fiscal en Belgique, où le taux d'imposition a été abaissé à 25 %. Ces mesures ont toutefois été contrebalancées par une surtaxe de 5 % imposée pendant un an en France.

Le taux d'imposition effectif de la société a été de 16,3 %. En excluant un bénéfice non récurrent de 34 millions $ comptabilisé au premier trimestre, le taux d'imposition a été de 26 %.

Attentes dépassées

Quant à sa performance au premier trimestre terminé le 31 décembre, CGI a vu son bénéfice croître de 3,5 %, à 285,3 millions, ou 98 cents par action.

Stimulés notamment par les acquisitions et une hausse du volume d'affaires, les revenus ont été de 2,82 milliards, en progression de 5,3 %. Les fluctuations des devises ont eu une incidence positive de 10,2 millions.

Abstraction faite des éléments non récurrents, CGI a engrangé un bénéfice ajusté de 288 millions $, ou 99 cents par action, en hausse de 3,74 pour cent.

Cette performance a dépassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit ajusté de 97 cents par action et sur des recettes d'environ 2,78 milliards $.

Au cours du premier trimestre, la société a conclu pour 3 milliards $ de nouvelles ententes.

En date du 31 décembre, le carnet de commandes de CGI était estimé à 21,1 milliards $, comparativement à 20,9 milliards $ à la fin du premier trimestre de l'exercice précédent.

À la Bourse de Toronto, l'action de la société a clôturé à 70,40 $, en hausse de 1,26 $, ou 1,82 pour cent.