Alors que les équipes sportives montréalaises offrent des performances décevantes, le Groupe Sportscene estime que le repositionnement de La Cage-Brasserie sportive qui s'est amorcé en 2015 porte fruit.

En plus d'avoir renoué avec la rentabilité l'an dernier, la chaîne de restaurants d'ambiance sportive a fait fi des déboires du Canadien, de l'Impact et des Alouettes en affichant une croissance de ses profits et revenus au premier trimestre de l'exercice 2018.

«Auparavant, le sport était notre principal pilier, alors qu'il est désormais le troisième, derrière le menu et la bière», a expliqué jeudi le président et chef de la direction de Sportscene, Jean Bédard, au cours d'un entretien téléphonique après l'assemblée annuelle des actionnaires.

Bien qu'il continue de souhaiter du succès au Tricolore parce que cela stimule l'achalandage dans les restaurants, La Cage est «beaucoup moins dépendante» de cet élément par rapport à il y a cinq ans, croit l'homme d'affaires.

Depuis presque trois ans, l'entreprise offre une cure de rajeunissement à ses 44 établissements en misant sur un nouveau design intérieur, un menu plus raffiné ainsi qu'une sélection de boisson alcoolisée plus étoffée.

À la fin du mois d'août, plus de la moitié du réseau - qui inclut les restaurants corporatifs, ceux détenus en partenariat et ceux des franchisés - avait adopté la nouvelle image de la chaîne.

«C'est une grosse année de rénovation avec 10 millions de dollars qui seront investis, a indiqué M. Bédard. Près de 75 % des restaurants auront été rénovés cet été et tout sera complété vers la fin août 2019.»

L'homme d'affaires estime également que les amateurs de sport plus jeunes, tout en étant des partisans du Canadien, s'intéressent par exemple de plus en plus à la Ligue nationale de football et au soccer, ce qui stimule l'achalandage.

Puisque tout indique que la Sainte-Flanelle ne sera pas des séries éliminatoires, la Coupe du monde de soccer devrait «donner un bon coup de pouce» à compter du mois de juin, estime M. Bédard.

«Il y a 20 ans, quand le Tricolore avait terminé sa saison, c'est comme s'il n'y avait presque plus rien dans le paysage sportif, explique-t-il. Ce n'est plus le cas. Nous sommes moins dépendants grâce à nos changements et l'intérêt des amateurs pour d'autres sports.»

Profits et revenus en hausse

Au premier trimestre terminé le 26 novembre, Sportscene a engrangé un bénéfice net de 800 000 $, ou 20 cents par action, comparativement à 500 000 $, ou 13 cents par action, lors de même période l'an dernier.

Les ventes totales de l'ensemble du réseau des restaurants La Cage se sont chiffrées à 31,3 millions, en progression de 11,3 % sur un an. De son côté, le chiffre d'affaires consolidé s'est établi à 24,9 millions $, en progression de 15,4 % par rapport au premier trimestre de l'exercice 2017.

«Les ventes comparables ont grimpé de 10 % même si le contexte sportif n'était pas aussi favorable que l'an dernier, lorsqu'il y avait eu la Coupe du monde hockey et que le Canadien avait débuté la saison avec une séquence victorieuse», a souligné M. Bédard.

Le dirigeant de Sportscene croit qu'il est possible d'ajouter «quatre ou cinq» restaurants au réseau de La Cage sur le marché québécois, ajoutant que pour le moment, la priorité était de compléter le repositionnement du réseau actuel.

L'entreprise qui a acquis les droits de la marque P.F. Chang's - spécialisée dans la cuisine asiatique - en 2015, souhaite ouvrir un troisième restaurant, qui serait situé en banlieue sud de Montréal.

«Cette marque fait partie des éléments qui vont nous aider à continuer de générer de la croissance en plus de La Cage», a expliqué M. Bédard.