Bien qu'elle soit attentive à l'expansion canadienne du détaillant asiatique Miniso, la direction de Dollarama ne croit pas que l'arrivée d'un nouveau concurrent vienne lui gruger des parts de marché à court ou moyen terme.

Après avoir ouvert six magasins en Colombie-Britannique au cours de l'année, Miniso a déjà fait part de son ambition d'exploiter jusqu'à 50 établissements d'ici la fin de 2018 et d'être présente en Ontario, au Québec et en Alberta.

«Nous considérons tous les détaillants comme des concurrents, mais les articles (de Miniso) s'adressent à un bassin de clients différent du nôtre», a expliqué le président et chef de la direction de Dollarama, Neil Rossy, mercredi, au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du troisième trimestre.

Selon lui, le détaillant asiatique ne vend pas de produits de base, contrairement à Dollarama, qui offre notamment de la nourriture dans son réseau de 1135 magasins.

Fondée en 2013 à Tokyo, l'entreprise, dont le siège social se trouve à Guangzhou, en Chine, exploite quelque 1800 magasins dans le monde et a généré un chiffre d'affaires d'environ 1,8 milliard CAN en 2016. Ses magasins proposent par exemple des cosmétiques, des accessoires de mode ainsi que des articles de cuisine dont le prix oscille entre 2,99 $ et 5 $.

«Nous étudions Miniso bien avant son arrivée au Canada et nous les considérons comme un concurrent, à l'instar des autres détaillants, mais il n'y a pas de raison de changer quoi que ce soit (à notre stratégie) pour le moment», a dit M. Rossy.

Résultats en hausse

Au troisième trimestre terminé le 29 octobre, Dollarama a engrangé un bénéfice net de 130,1 millions, ou 1,15 $ par action, comparativement à 110,1 millions, ou 92 cents par action, à la même période il y a un an.

Ce résultat a répondu aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient en moyenne sur un profit par action de 1,11 $.

Stimulé par l'ouverture de magasins ainsi qu'une augmentation de 4,5 % du montant moyen des transactions, le chiffre d'affaires de Dollarama a été de 810,6 millions, en progression de 9,7 %.

De leur côté, les ventes des établissements ouverts depuis au moins un an - un indicateur clé dans le secteur du commerce de détail - ont grimpé de 4,6 %, alors que les analystes tablaient plutôt sur une croissance de six pour cent.

«L'expertise de l'entreprise dans le marchandisage devrait lui permettre de continuer à gagner des parts de marché tant sur le plan géographique qu'en ce qui a trait aux catégories de produits», a souligné l'analyste Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, dans une note.

Par ailleurs, en relevant certaines de ses prévisions, Dollarama a prévenu que les frais généraux devraient représenter entre 15 % et 15,5 % de ses ventes au prochain exercice, comparativement à 14,5 % à 15 % actuellement.

Hausse des dépenses

À l'instar des autres détaillants, l'entreprise québécoise devra notamment s'ajuster à la hausse du salaire minimum en Ontario - où se trouvent 41 % de ses magasins -, qui passera de 11,40 $ à 14 $ l'heure, à compter du 1er janvier 2018.

Cela ne veut toutefois pas dire que les clients de Dollarama verront leur facture augmenter, a prévenu M. Rossy.

«Nous réagissons toujours les derniers et attendons de voir ce que décident nos concurrents, a-t-il expliqué. S'ils refilent la hausse, cela nous procure une occasion. S'ils ne le font pas, nous allons devoir nous adapter.»

Sans fournir d'échéancier précis, la direction de Dollarama a indiqué que c'est en 2018 que ses clients qui désirent acheter certains articles en grande quantité pourront le faire par le biais d'un site transactionnel.

En milieu de séance, à la Bourse de Toronto, le titre du détaillant se négociait à 150,10 $, en recul de 2,87 $, ou 1,88 %.