La Banque de Montréal a haussé mardi son dividende trimestriel, mais affiché un bénéfice du quatrième trimestre en baisse par rapport à l'an dernier, ce qu'elle a attribué aux réclamations d'assurance liées au passage des ouragans Harvey, Irma et Maria.

La banque versera un dividende trimestriel de 93 cents par action, en hausse de 3 cents par rapport à celui du trimestre précédent.

L'augmentation du dividende survenait alors que la banque affichait un bénéfice net du quatrième trimestre de 1,23 milliard, soit 1,81 $ par action, en baisse par rapport à celui de 1,35 milliard, ou 2,02 $ par action, de la même période l'an dernier.

Selon l'institution financière, les résultats trimestriels comprenaient un montant de 112 millions de sinistres liés à la réassurance, essentiellement attribuable aux répercussions des ouragans Irma, Maria et Harvey. Le ralentissement de la croissance du profit net s'expliquait en outre par la dépréciation du dollar américain et l'inscription d'une charge de restructuration de 41 millions après impôts.

Les revenus pour le trimestre clos le 31 octobre ont totalisé 5,66 milliards, un chiffre en hausse par rapport à celui de 5,28 milliards d'il y a un an.

Sur une base ajustée, la Banque de Montréal a réalisé un bénéfice de 1,31 milliard, soit 1,94 $ par action, ce qui représentait une baisse par rapport à celui de 1,4 milliard, ou 2,10 $ par action, de la même période il y a un an.

Les analystes visaient en moyenne un bénéfice par action de 1,99 $, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

La Banque de Montréal a ainsi raté les attentes, a souligné l'analyste John Aiken de Barclays, tout en notant que les réclamations de réassurance avaient coûté 17 cents par action à la banque.

«Cela étant dit, ce sera vraisemblablement contrebalancé par la meilleure augmentation que prévu du dividende et la solide performance des activités de détail au Canada», a écrit M. Aiken dans un rapport à ses clients.

La division des services bancaires aux particuliers et aux entreprises au Canada a réalisé un bénéfice net de 624 millions $ au plus récent trimestre, ce qui représente une hausse de 6 % par rapport à l'an dernier. Les mêmes services aux États-Unis ont récolté un profit net de 280 millions, en baisse de 3 % par rapport à l'an dernier, en raison de la dépréciation du dollar américain.

BMO Gestion de patrimoine a affiché un bénéfice net de 172 millions, en baisse de 38 % par rapport à l'an passé. Le bénéfice de BMO Marchés des capitaux a reculé de 17 % à 326 millions.

La dotation à la provision pour pertes sur créances a totalisé 208 millions $, une augmentation de 34 millions $ par rapport à l'an dernier attribuable aux hausses chez BMO Marchés des capitaux, aux services d'entreprise et aux services bancaires des particuliers et des entreprises.

Le ratio des fonds propres de catégorie 1 s'est établi à 11,4 % en date du 31 octobre, en hausse par rapport à celui de 11,2 % qui prévalait à la fin du troisième trimestre.

Pour l'ensemble de l'exercice, la Banque de Montréal a affiché un bénéfice de 5,35 milliards $, soit 7,92 $ par action, en hausse par rapport à celui de 4,63 milliards de l'exercice précédent, ou 6,92 $ par action.

«Nous commençons l'exercice 2018 en position de force, grâce à la diversité de nos secteurs d'activité et à l'avantage concurrentiel dont ils disposent, à des employés fortement mobilisés et axés sur les clients, et à des assises solides en matière de technologie et de données», a déclaré dans un communiqué le chef de la direction de la Banque de Montréal, Darryl White.

«J'estime que nous allons tirer profit de ces capacités fondamentales pour accélérer la croissance, gagner en efficacité et accroître la fidélisation de la clientèle.»

Ensemble, les cinq plus grandes banques canadiennes ont engrangé des profits de plus de 10 milliards au plus récent trimestre, ce qui vient mettre fin à un meilleur exercice que prévu, une situation attribuable à l'étonnante vigueur de l'économie nationale.

Malgré les inquiétudes entourant une possible surchauffe du marché immobilier canadien et l'impact des mesures mises en place pour calmer la donne, les tendances du crédit et la croissance des prêts ont été solides au quatrième trimestre, a observé Meny Grauman, un analyste de Cormark Securities à Toronto.

«C'est lié à la vigueur du marché du travail canadien. L'économie canadienne va relativement bien et cela profite aux banques (...) Dans l'ensemble, je crois qu'il fait bon être une banque canadienne ces jours-ci», a observé M. Grauman lors d'un entretien.