BCE a témoigné jeudi d'une vigoureuse croissance de son nombre d'abonnés, ce que les dirigeants du géant des télécommunications ont attribué aux améliorations apportées au réseau et aux services de Bell Canada.

La société a accueilli un total de 198 005 abonnés à ses services d'internet, de télévision IP et de services sans fil postpayés - une hausse de 8,8 % par rapport à l'an  dernier -, mais elle a observé des déclins chez ses abonnés aux services sans fil prépayés, à ses services filaires traditionnels et à ses services de télévision par satellite.

Plusieurs analystes ont souligné, dans des notes de recherche et lors d'une conférence téléphonique avec la direction de BCE, qu'ils avaient été étonnés par la vigueur des gains dans la télévision IP, un service de fibre optique qui concurrence directement les câblodistributeurs.

Drew McReynolds, de RBC Dominion valeurs mobilières, a haussé de 1 $ son cours cible pour l'action de BCE, pour le porter à 62 $ - légèrement au-dessus de son cours actuel - et a noté que la croissance du nombre d'abonnés à la télévision IP avait surpassé les pertes d'abonnés à la télévision par satellite de 2000 comptes.

Le chef de la direction de BCE (TSX:BCE) a indiqué aux analystes que l'application Alt Télé de Bell, un service installé par ses utilisateurs qui coûte de 10 $ à 15 $ de moins par mois que ses principaux services de fibre optique, avait été populaire auprès des clients habitant des copropriétés.

«Nous croyons que cela nous positionne bien (...) du point de vue de la concurrence des prix», a affirmé M. Cope.

L'industrie canadienne télévisuelle compte désormais certains services comme Netflix, qui concurrencent les groupes de télécommunications et les câblodistributeurs au niveau des prix et du contenu.

Les améliorations apportées par BCE à son réseau surviennent alors que les câblodistributeurs canadiens - notamment Rogers Communications et Shaw Communications - proposent une nouvelle génération de services de télévision.

Shaw, qui concurrence davantage Telus dans le marché télévisuel de l'Ouest canadien, a déjà commencé à offrir un nouveau service de vidéo reposant sur la technologie X1 du géant américain Comcast.

Rogers, qui lutte plus directement contre BCE au chapitre de la télévision dans l'Est, y compris dans les provinces atlantiques, a indiqué le mois dernier qu'il en était toujours à l'étape des essais et de la planification pour un nouveau service X1 qui arriverait l'an prochain.

Wade Oosterman, président de groupe pour Bell Canada et BCE, a souligné que l'entreprise avait été capable de faire croître sa base d'abonnés au service de télévision IP trimestre après trimestre.

«Nous travaillons manifestement sur ces choses pour que notre produit reste en avance sur le leur. Et le temps dira si cette différence est importante pour les consommateurs. Nous misons sur le fait que ce sera le cas», a indiqué M. Oosterman lors d'un entretien à la suite de la conférence téléphonique.

BCE a réalisé un gain net de 44 424 abonnés à ses services internet à haute vitesse au cours du plus récent trimestre, portant leur total à 3,8 millions. Il a aussi gagné 36 399 abonnés à son service de télévision IP, pour un total de 1,5 million.

Bell a accueilli un total net de 117 000 nouveaux abonnés à ses services sans fil postpayés au cours du trimestre clos le 30 septembre - son meilleur troisième trimestre à ce chapitre depuis 2012.

Plus tôt jeudi, BCE a annoncé avoir engrangé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 770 millions au plus récent trimestre, en hausse par rapport au profit de 752 millions $ de la même période l'an dernier. Les revenus d'exploitation ont totalisé 5,68 milliards, en hausse de 5,0 % par rapport à ceux de 5,41 milliards $ de l'an dernier.

Le bénéfice par action s'est chiffré à 86 cents, en baisse par rapport à celui de 87 cents de l'an dernier - période pendant laquelle BCE comptait moins d'actions en circulation.

Une partie de la croissance de BCE s'expliquait par la contribution des activités de Manitoba Telecom Services, conclue en mars pour 3,9 milliards $ en espèces et en actions.