Le conglomérat industriel américain United Technologies (UTC) a annoncé mardi une baisse de son bénéfice net au 3T mais des résultats néanmoins supérieurs aux attentes et a relevé ses prévisions annuelles.

Le groupe a également inscrit une charge de quelque 200 millions de dollars pour faire face aux problèmes de jeunesse rencontrés par son moteur GTF qui équipe notamment les Airbus A320 Neo.

Le bénéfice net a reculé de 10% sur les trois mois clos fin septembre à 1,33 milliard de dollars. Mais le chiffre d'affaires a progressé de 5% à 15,06 milliards de dollars alors que les analystes s'attendaient en moyenne à 200 millions de moins.

Le bénéfice ajusté par action, référence en Amérique du Nord, est de 1,73 dollar, lui aussi supérieur aux attentes de 1,68 dollar.

Le groupe a relevé ses prévisions pour l'ensemble de l'année et s'attend désormais à un bénéfice ajusté par action compris entre 6,58 et 6,63 dollars là où les analystes prévoient 6,57 dollars. Le chiffre d'affaires devrait être compris entre 59 et 59,5 milliards en ligne avec les attentes.

En conséquence, le titre progressait de 0,87% à 121,94 à Wall Street vers 10h00.

United Technologies, qui a annoncé en septembre le rachat de Rockwell Collins (équipements aéronautiques) est également présent dans les moteurs d'avions (Pratt & Whitney), les ascenseurs (Otis) et les systèmes de chauffage et d'air conditionné (Carrier).

Par secteur, Pratt & Whitney a vu son bénéfice d'exploitation chuter de 32,6% à 229 millions de dollars avec l'inscription d'une charge de 196 millions. Celle-ci «répond à un certain nombre d'incertitudes qui pesaient au-dessus de nous», a souligné le PDG du groupe Greg Hayes lors d'une conférence avec les analystes financiers.

UTC Aerospace a vu le sien progresser de 2,6% à 616 millions de dollars, celui d'Otis a reculé de 5% à 555 millions de dollars alors qu'UTC Climate Controls & Security a vu le sien avancer de 3,4% à 828 millions de dollars. Le bénéfice d'exploitation a dans l'ensemble baissé de 3,9% à 2,163 milliards de dollars.

La marge opérationnelle a également reculé à 14,5% pour 15,9% sur la même période l'année précédente alors que le taux d'imposition a augmenté à 26,1% pour 24,3% un an plus tôt.

Airbus arrive dans les nacelles

Suite aux problèmes rencontrés par le GTF, Airbus a annoncé début octobre qu'il allait désormais développer lui-même le dessin des nacelles pour les réacteurs montés sur certains de ses avions.

Greg Hayes a minimisé les conséquences de cette décision mardi: «Airbus nous a dit il y a environ deux ans qu'ils pensaient à reprendre chez eux ces activités et nous ont demandé le prix de certains composants pour fabriquer eux-mêmes la nacelle (...) et ils ont décidé d'offrir une différente nacelle à leurs clients», a-t-il indiqué.

«Dans le même temps, nous offrirons notre propre nacelle à nos clients pour la durée de vie du programme (GTF ndlr.) et nous pensons que nous sommes concurrentiels sur le plan des coûts», a-t-il ajouté.

«Malheureusement, nous serons en concurrence avec nos propres clients d'ici la fin des années 2020» mais «les chances de perdre ce domaine d'activité complètement sont assez faibles», a poursuivi le PDG, promettant de continuer à discuter avec Airbus sur le sujet.

Airbus a décidé de fabriquer ces nacelles dans son usine de Mobile (Alabama, sud des États-Unis) avec Safran qui produit avec General Electric les moteurs d'avion Leap qui équipent plus de la moitié des A320 et A320neo d'Airbus, en concurrence avec le GTF (dont l'appellation commerciale est PW1000G).

Par ailleurs, United Technologies a précisé avoir livré 120 moteurs GTF sur le trimestre portant le total à 254 depuis le début de l'année ce qui devrait lui permettre d'atteindre l'objectif fixé de 350 à 400 unités sur l'ensemble de 2017.

Le PDG d'Airbus avait reproché en juillet à Pratt & Whitney de ne pas livrer suffisamment de ces réacteurs pour faire face aux cadences de production de l'A320Neo, affirmant que la situation n'était «clairement pas satisfaisante».