Goldman Sachs, qui traverse une mauvaise passe, a annoncé mardi des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, mais les recettes générées par ses courtiers ont continué de décliner, en raison d'un environnement «difficile» sur les places financières.

La firme a dégagé un bénéfice net de 2,03 milliards de dollars, en baisse de 3% sur un an, lors du troisième trimestre achevé le 30 septembre, ce qui s'est traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 5,02 dollars, contre 4,17 dollars attendus en moyenne par les analystes.

Le chiffre d'affaires de 8,33 milliards de dollars, en hausse de 1,9%, est également nettement supérieur aux 7,54 milliards anticipés.

À Wall Street, le titre gagnait 1,03% à 244,75 dollars vers 8h05 dans les échanges électroniques de pré-séance. Les investisseurs semblaient rassurés après avoir redouté une chute des bénéfices du fait que Goldman Sachs ne dispose pas d'une division de banque de détail aussi puissante que celles de ses rivales.

L'activité de banque d'investissement a enregistré un bond de 17% de ses revenus à 1,80 milliard de dollars. La palme revient aux banquiers conseillant les entreprises dans des transactions de fusions-acquisitions dont les commissions ont flambé de 38% en un an.

La division de prêts et de prises de participations dans les grandes entreprises se porte également bien. Son chiffre d'affaires a bondi de 35% à 1,88 milliard de dollars.

Comme depuis le début de l'année, le courtage, force traditionnelle de Goldman Sachs, est à la peine.

La division «clients institutionnels» a subi un recul trimestriel de ses revenus de 17% sur un an, à 3,12 milliards de dollars, mais le recul est seulement de 2% comparé au deuxième trimestre.

Dans le détail, le courtage des matières premières, devises et autres produits liés aux taux d'intérêt (FICC ou Fixed Income), a accusé un plongeon de 26% de ses recettes en un an à 1,45 milliard de dollars. C'est beaucoup moins que la chute de 40% enregistrée au deuxième trimestre.

Il a continué de pâtir «d'un environnement difficile marqué par de faibles niveaux de volatilité et une faible activité des clients», explique Goldman Sachs.

Les recettes du courtage de titres financiers ont, elles, reculé de 7% sur un an à 1,67 milliard de dollars.

Les activités spéculatives sont affectées par la prudence des investisseurs qui guettent les progrès de la réforme fiscale en cours d'élaboration à Washington.

L'indice VIX de volatilité dit «indice de la peur» est descendu le 26 juillet jusqu'à 8,84, son plus bas depuis 1993, quand il avait été introduit sur les marchés. Il évoluait lundi à ses plus bas niveaux.

En septembre, Goldman Sachs a dévoilé une série de mesures visant à augmenter les revenus de 5 milliards de dollars dans les trois prochaines années et à doper les bénéfices.

Goldman Sachs prévoit d'augmenter de 2 milliards de dollars ses revenus dans les activités de prêts et dépôts, dont la moitié proviendrait de Marcus, sa plateforme de prêts en ligne destinés au grand public.