L'action d'Empire, le propriétaire des épiceries Sobeys et IGA, a atteint jeudi son plus haut niveau en 18 mois après que l'entreprise eut dévoilé des résultats financiers supérieurs aux attentes. L'entreprise a en outre signalé des changements positifs dans ses activités de l'Ouest canadien, qui ont souffert ces dernières années de l'acquisition désastreuse de Safeway.

La société établie à Stellarton, en Nouvelle-Écosse, a vu son action bondir de 2,86 $, soit 14,5 %, pour clôturer à 22,61 $ à la Bourse de Toronto, après avoir atteint le sommet de 22,75 $ tôt dans la journée.

Selon le chef de la direction, Michael Medline, la première croissance des ventes des magasins ouverts depuis au moins un an en six trimestres et les légers gains dans les parts de marché signifient que les efforts de redressement commencent à porter fruit.

«Vous n'entendrez pas sauter les bouchons de champagne ici», a-t-il indiqué aux analystes lors d'une conférence téléphonique avec des analystes. «Nous avons encore du travail important à faire dans tous les aspects de nos activités.»

Malgré tout, la performance des provinces de l'Ouest a commencé à se rétablir grâce à l'amélioration de l'expérience en magasin et les promotions.

«Plusieurs consommateurs ont perdu confiance envers notre marque et maintenant nous devons la regagner», a estimé M. Medline, un ancien grand patron de Canadian Tire qui a pris les rênes d'Empire il y a huit mois.

Hausse des revenus et des profits ajustés

Empire a affiché jeudi un bénéfice de 54 millions, soit 20 cents par action, pour le premier trimestre de son exercice 2018, comparativement à un profit de 65,4 millions, ou 24 cents par action, à la même période l'an dernier.

Ses revenus se sont chiffrés à 6,27 milliards, en hausse par rapport à ceux de 6,19 milliards d'il y a un an.

Le bénéfice ajusté, qui exclut les éléments non récurrents, a grimpé à 32 cents pour le trimestre clos le 5 août, par rapport à celui de 27 cents par action de l'an dernier et celui de 22 cents par action attendu par les analystes.

Selon Empire, l'impact des hausses de salaire à venir en Ontario et en Alberta sur ses activités pourrait être de jusqu'à 25 millions pour l'exercice 2018 et de 70 millions lors de l'exercice 2019.

L'entreprise a expliqué que ces estimations ne tiennent compte que des hausses de salaire des employés dont le salaire est actuellement inférieur à ceux qui entreront en vigueur plus tard, et ne tiennent pas compte des hausses des autres échelons de salaire.

Loblaw et Metro ont aussi indiqué que les hausses de salaire minimum feraient grimper leurs coûts.

Empire dit avoir développé des plans pour mitiger l'impact en 2018 et travaille sur d'autres mesures pour 2019. «Il n'y aura pas d'impact négatif pour l'expérience des consommateurs dans nos magasins», a assuré M. Medline.

Empire est en voie de réaliser des économies annuelles de 500 millions en trois ans grâce à son plan de transformation baptisé «projet Sunrise». Selon M. Medline, les bénéfices de ce projet commenceront à poindre au cours du troisième trimestre. La société a l'intention d'annoncer au début d'octobre ses plans pour simplifier sa structure d'entreprise.

L'analyste Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, a haussé son cours cible pour l'action d'Empire, le faisant passer de 21 $ à 23 $, en raison de l'amélioration des résultats.

«Avec son élan qui semble se stabiliser, de solides mains sur le volant et un plan détaillé et tangible pour s'attaquer aux revenus, aux marges et à l'érosion avec le projet Sunrise, à notre avis, les investisseurs devraient continuer à donner une chance à Empire comparativement à Loblaw et à Metro, compte tenu des vents contraires structurels qui font face à l'industrie», a-t-elle écrit dans un rapport.