Pages Jaunes continue d'accroître la part du numérique dans son chiffre d'affaires, mais ses revenus tirés des médias et solutions numériques ont décliné au deuxième trimestre, après de multiples trimestres de progression.

Lors d'une conférence téléphonique visant à commenter ses plus récents résultats, l'entreprise montréalaise a en outre indiqué que le refinancement de sa dette devrait attendre la nomination d'un nouveau chef de la direction, qui devrait survenir «dans un avenir rapproché».

Les revenus numériques de Pages Jaunes ont diminué de 2,9% d'un exercice à l'autre pour se chiffrer à 138,3 millions au plus récent trimestre. Ils représentaient 72% du total des revenus.

Les revenus tirés des médias imprimés ont pour leur part reculé de 22,2% par rapport à l'an dernier pour s'établir à 52,9 millions, surtout en raison du recul du nombre de clients des médias imprimés découlant de la transition des dépenses du marketing imprimé vers le marketing numérique.

Malgré tout, le total des visites sur le réseau de médias numériques de Pages Jaunes a augmenté de plus de 50% d'une année à l'autre pour atteindre 162 millions.

«L'augmentation du trafic direct a été de dix pour cent grâce aux améliorations marketing au cours des 18 derniers mois, incluant les investissements dans le contenu et l'optimisation des options de recherche», a expliqué jeudi le chef de la direction financière et chef de la direction par intérim, Ken Taylor.

Le nombre de clients a diminué de trois pour cent par rapport au trimestre correspondant de 2016. Pages Jaunes insistera davantage sur la croissance de la clientèle par l'entremise de l'«acquisition de clients à haut potentiel et sur la fidélisation des clients existants, afin de stabiliser et d'augmenter les revenus de la société», a-t-on indiqué.

Pages Jaunes veut mettre à l'essai les solutions MyTime au troisième trimestre de 2017. L'entreprise a obtenu une licence exclusive pour utiliser, partout au Canada, cette plateforme infonuagique de commerce destinée aux PME. Celle-ci leur permet d'offrir la prise de rendez-vous, la messagerie et le paiement en ligne à leurs clients.

Bénéfice en baisse

Le bénéfice de Pages Jaunes a plongé à 820 000 $, ou 3 cents par action, au deuxième trimestre, comparativement à celui de 11 millions, ou 38 cents par action, de la même période l'an dernier.

La diminution du bénéfice net a été attribuée principalement à une «baisse des revenus globaux et à une modification de la composition des produits, facteurs partiellement contrebalancés par les initiatives d'économie de coûts». Ce recul a été contrebalancé en partie par une baisse des coûts de financement.

Les revenus trimestriels de Pages Jaunes sont passés de 210,5 millions l'an dernier à 191,2 millions cette année. Ce déclin a été principalement attribué à la baisse des revenus tirés des médias imprimés.

Pages Jaunes a fait état d'une réduction du niveau de sa dette, qui se chiffrait à 371 millions au 30 juin, comparativement à 449 millions un an plus tôt.

M. Taylor a indiqué qu'il n'y avait pas de «projets majeurs de restructuration prévus pour la seconde moitié de l'exercice».

«S'il y a des secteurs où nous pensons pouvoir faire des coupes, nous le ferons, mais nous estimons être sur la bonne voie», a-t-il affirmé.

Pages Jaunes prévoit toujours atteindre certaines des cibles qu'elle s'était fixées en mai pour son exercice 2017. Elle entrevoit notamment des revenus d'entre 770 millions et 780 millions; un BAIIA ajusté d'entre 170 millions et 180 millions; et des flux de trésorerie disponibles d'entre 50 millions et 55 millions.

Cependant, elle a revu à la baisse ses attentes en ce qui a trait au nombre de clients et à la croissance des revenus tirés des médias et solutions numériques. Pages Jaunes anticipe encore une augmentation des revenus annuels dans ce secteur, mais elle devrait toutefois être inférieure à sa cible de 4 pour cent précédemment établie.

M. Taylor a précisé que le processus pour trouver un successeur permanent était bien entamé, et que le conseil d'administration espérait pouvoir annoncer bientôt l'identité du nouveau grand patron. «Nous avons un conseil d'administration d'expérience avec une bonne connaissance de l'industrie, et nous croyons être en mesure d'attirer des candidats d'envergure», a-t-il affirmé.

Après plusieurs tentatives de relance, Pages Jaunes a remercié le mois dernier son président et chef de la direction, Julien Billot, qui était en poste depuis presque trois ans et demi. Les raisons précises du départ de M. Billot n'ont pas été dévoilées, mais le Français de 49 ans ne semblait plus bénéficier de la confiance du conseil d'administration.

À la Bourse de Toronto, l'action de Pages Jaunes a perdu jeudi 20 cents, ou 3,1%, pour clôturer à 6,30 $.