Procter and Gamble (P&G), le fabricant des rasoirs Gillette et des lessives Ariel notamment, a vu ses bénéfices trimestriels bondir de plus de 13% grâce à des économies et a maintenu sa stratégie pourtant critiquée par certains investisseurs.

Le bénéfice net a grimpé de 13,5%, à 2,2 milliards de dollars, lors des trois mois achevés fin juin, correspondant au quatrième trimestre de l'exercice fiscal 2017, a indiqué le fabricant américain de produits ménagers et d'hygiène actuellement sous la pression de l'investisseur activiste Nelson Peltz.

Le milliardaire demande à P&G de faire au moins 13 milliards de dollars d'économies supplémentaires pour enrayer l'érosion des ventes.

M. Peltz, qui détient pour 3,3 milliards de dollars de titres du groupe, réclame également un siège pour lui-même au sein du conseil d'administration. Il a promis une guerre des résolutions lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires prévue en octobre s'il n'obtenait pas gain de cause.

Cette pression «va probablement inciter le management à accélérer ses réductions de coûts», estime la banque JPMorgan.

«Atteindre nos objectifs va demander non seulement qu'on se concentre sur l'entreprise, mais aussi qu'on évite que quelque chose ne vienne faire capoter le travail que nous faisons», a répondu jeudi le PDG, David Taylor.

Et d'ajouter: «nous, direction et conseil d'administration, sommes sûrs que nous avons la bonne stratégie».

La réponse de Nelson Peltz ne s'est pas fait attendre: «P&G affirme s'activer pour améliorer ses performances. Les actionnaires ont déjà entendu des promesses similaires par le passé, mais sans résultat», a-t-il fustigé, dans un communiqué.

À Wall Street, le titre gagnait 0,57% à 89,81 dollars vers11h25, mais sa performance depuis le début de l'année est inférieure à celle de rivaux tels Unilever, également sous la pression d'actionnaires activistes.

Optimisme pour 2017/18

Affecté par des effets de change défavorables, le chiffre d'affaires trimestriel de Procter & Gamble a légèrement reculé de 0,14%, à 16,07 milliards de dollars, mais est supérieur aux 16,02 milliards escomptés. Hors effets de change, les revenus ont augmenté de 2%.

Seuls deux segments d'activités sur cinq ont enregistré une progression de leurs ventes: la branche beauté (shampoing, savon, crème) et les produits de la maison (lessives, détergents) ont en effet vu leurs revenus augmenter de 2% à chaque fois.

Les recettes des soins de rasage ont diminué de 2%, les produits d'hygiène à base de papier (couches, serviettes hygiéniques, essuie-tout) de 4% et la santé (compléments alimentaires, pastilles, dentition) de 2%.

À défaut de miser sur son activité, le groupe de Cincinnati s'est focalisé sur une réduction des coûts pour préserver sa rentabilité. Les dépenses ont diminué de 7,4%.

Pour l'ensemble de l'exercice fiscal 2017, Procter & Gamble a enregistré un bénéfice net de 15,33 milliards de dollars, en hausse de 46%, pour un chiffre d'affaires de 65,06 milliards (-0,36%).

Le fabricant des shampoings Head & Shoulders table sur une croissance organique de 2 à 3% de ses ventes et de 5 à 7% de son bénéfice par action ajusté lors de l'exercice 2018 ayant débuté en juillet, même si le premier trimestre devrait être difficile en raison d'une baisse des prix des rasoirs Gillette.