La banque d'affaires américaine Morgan Stanley a annoncé mercredi des résultats supérieurs aux attentes, marqués notamment par un recul limité des recettes générées par ses courtiers malgré une relative accalmie sur les marchés financiers.

L'établissement, dont le siège est au coeur de Manhattan à Times Square, a enregistré un bénéfice net de 1,59 milliard de dollars, en hausse de 11,4% sur un an, au deuxième trimestre achevé fin juin.

Ce résultat s'est traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 87 cents, supérieur aux 76 cents anticipés en moyenne par les analystes financiers.

Tiré par les commissions perçues par les banquiers dans les activités de conseil aux entreprises et de gestion de grosses fortunes, le chiffre d'affaires a augmenté de 6,7% à 9,5 milliards de dollars.

À Wall Street, le titre bondissait de 2,50% à 46,30 dollars vers 7h25 dans les échanges électroniques de pré-séance.

«Nos résultats trimestriels démontrent la résistance de notre firme dans un environnement de courtage atone», a tenu à souligner le PDG James Gorman, dont la stratégie, depuis quelques années, est de limiter le poids des activités spéculatives après que de mauvais paris financiers ont failli causé le dépôt de bilan de la banque lors de la crise des «subprimes».

Sur les trois derniers mois, Morgan Stanley a réussi à limiter le déclin des revenus du courtage, environ 34% du chiffre d'affaires, malgré une faible volatilité sur les marchés financiers et la prudence des investisseurs.

Les recettes générées par le courtage ont diminué de seulement 3% à 3,2 milliards de dollars. C'est beaucoup moins que chez les banques rivales, notamment Goldman Sachs, qui a accusé un plongeon de 17%, 14% pour JPMorgan Chase, 9% pour Bank of America et 7% chez Citigroup.

Dans le détail, la négociation des obligations, taux, devises et matières premières (FICC, revenus fixes), vache à lait des grandes banques, n'accuse qu'une baisse de 7,7% de ses revenus trimestriels à 1,2 milliard de dollars. Goldman Sachs, dont c'est la force traditionnelle, a enregistré, elle, une chute de 40% de ses revenus sur ce segment très rentable.

Le courtage des produits financiers liés aux actions a généré 2,2 milliards de dollars de revenus, en hausse de 4,8% sur un an.

La division de banque d'investissement a également enregistré une hausse de ses recettes, à 1,4 milliard de dollars, en hausse de 27,3%, principalement grâce aux commissions perçues par les banquiers ayant conseillé les entreprises lors des introductions en Bourse.

Les revenus de l'activité de gestion de grosses fortunes, 43,7% du chiffre d'affaires, a enregistré une hausse de 8,9% de ses revenus à 4,15 milliards de dollars.