Alimentation Couche-Tard a terminé son année financière avec un solide quatrième trimestre au cours duquel ses activités canadiennes ont pleinement profité de l'ajout de centaines de stations-service Esso à son réseau.

Cela a permis de contrebalancer l'incidence de la situation économique plus précaire dans l'ouest du pays ainsi que les écueils rencontrés par le détaillant pour attirer les clients latino-américains et les ménages à faibles revenus dans ses dépanneurs au sud de la frontière.

Au Canada, Couche-Tard a vu ses ventes croître de 81 pour cent, à 1,36 milliard de dollars US, alors que ses profits ont bondi de 54 pour cent.

Ce résultat s'explique entre autres par l'acquisition l'an dernier de 278 stations de la Pétrolière Impériale au Québec ainsi qu'en Ontario pour 1,7 milliard $. La clôture de la transaction a eu lieu en octobre, mais ce n'est qu'au quatrième trimestre que l'apport de ces points de vente a été observé.

«L'achalandage a été plus faible au Canada dans l'Ouest, surtout en Alberta», a dit le président et chef de la direction de Couche-Tard, Brian Hannasch, mercredi au cours d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Pour le trimestre terminé le 24 avril, le Canada a généré 14 pour cent des ventes totales de l'exploitant de dépanneurs et de stations-service, comparativement à 10 pour cent il y a un an.

Après avoir annoncé l'acquisition de CST Brands en août dernier, Couche-Tard a ajouté près de 1300 magasins des deux côtés de la frontière, tout en acceptant d'en vendre environ 420 afin de répondre aux exigences du Bureau de la concurrence.

Cette semaine, la multinationale a aussi mis la main sur les 522 magasins exploités par la chaîne de dépanneurs et de stations-service Holiday dans le Haut-Midwest américain pour un prix qui, selon les analystes, varie entre 1,5 milliard US et 2 milliards US.

Même si l'achalandage a été en hausse aux États-Unis, la croissance n'a pas été aussi vigoureuse, a indiqué M. Hannasch, faisant référence à la situation des clients latino-américains et ménages à faibles revenus.

«Ils continuent à éprouver des difficultés et c'est à nous de nous ajuster», a dit le grand patron de Couche-Tard.

Au quatrième trimestre - qui comptait une semaine supplémentaire - le détaillant a affiché un bénéfice net de 277,6 millions US, ou 49 cents US par action, en progression de 36,1 pour cent.

«Nous avons continué d'obtenir de solides résultats en Europe tandis que nous avons observé une faiblesse générale dans le secteur nord-américain du commerce de détail», a souligné M. Hannasch.

Les revenus de Couche-Tard ont été de 9,6 milliards US, par rapport à 7,4 milliards US au cours du quatrième trimestre de l'exercice précédent.

Abstraction faite des éléments non récurrents, Couche-Tard a engrangé un bénéfice ajusté de 52 cents US par action, en hausse de 36,8 pour cent.

Cette performance trimestrielle a surpassé les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit ajusté par action de 46 cents US et sur des recettes de 9,4 milliards US.

Toutefois, si les ventes des établissements ouverts depuis au moins un an - un indicateur clé dans le secteur du commerce de détail - ont progressé aux États-Unis ainsi qu'en Europe, elles ont fléchi de 0,9 pour cent au Canada.

«Les ventes comparables de marchandises et de carburant ont été sous les attentes dans l'ensemble des marchés de Couche-Tard», a souligné l'analyste Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux, dans une note.

Pour l'exercice, Couche-Tard a généré des profits nets de 1,21 milliard US sur des revenus de 37,9 milliards US, par rapport à un bénéfice de 1,19 milliard US et des revenus de 34,1 milliards US en 2016.

À la Bourse de Toronto, l'action de l'entreprise a clôturé à 62,40 $, en progression de 2,25 $, ou 3,74 %.