Les attentats terroristes ayant secoué le Royaume-Uni ces dernières semaines ne semblent pas avoir incité les vacanciers à modifier leurs plans à l'approche de la saison estivale, estime la direction du voyagiste Transat A.T. «Il est encore très tôt pour tirer des conclusions», a toutefois indiqué le chef de la direction financière de l'entreprise, Denis Pétrin, jeudi, au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du deuxième trimestre.

Les destinations transatlantiques vers l'Europe et Tel-Aviv, en Israël, constituent le principal marché de la société qui exploite le transporteur Air Transat. Pour la saison estivale de cette année, Transat a bonifié sa capacité pour ce marché d'environ 7 % en offrant quelque 948 000 sièges.

L'entreprise ne divulgue pas de chiffres en ce qui a trait aux réservations du trimestre actuellement en cours, mais elle estime que les actes déplorables survenus à Manchester en mai et à Londres samedi n'ont pas eu d'incidence négative pour l'instant.

«Généralement, lorsque des événements tristes frappent une ville, cela se reflète sur les réservations, a expliqué M. Pétrin. En ce moment, sur le marché transatlantique dans son ensemble, les réservations sont vigoureuses.»

L'an dernier, en plus d'une bonification du nombre de sièges à destination du Vieux Continent, la menace terroriste était venue peser sur la performance de Transat pendant la première moitié de l'été.

En ce qui a trait au deuxième trimestre terminé le 30 avril, l'entreprise dit avoir été en mesure de réduire sa perte malgré les prix élevés du carburant et l'effet négatif de la fluctuation des devises.

Transat a affiché une perte nette attribuable aux actionnaires de 8,4 millions $, ou 23 cents par action, par rapport à celle de 25 millions $, ou 68 cents par action, du deuxième trimestre de l'exercice 2016.

Les revenus sont toutefois passés de 888,2 millions $ à 884,3 millions $, et ce, en dépit d'une augmentation des prix de vente des forfaits vers les destinations soleil et d'une légère augmentation du nombre de voyageurs.

«Les prix des forfaits ont été plus élevés d'environ 80 $, a dit le président et chef de la direction de Transat, Jean-Marc Eustache. Mais avec les prix du carburant, la capacité (offerte par les concurrents) et leurs prix (...) ç'a été difficile.»

Abstraction faite des éléments non récurrents, le voyagiste a affiché une perte ajustée de 8,1 millions $, ou 22 cents par action, comparativement à 11,8 millions $, ou 32 cents par action, il y a un an.

Les analystes sondés par Thomson Reuters tablaient sur une perte nette par action de 42 cents, réalisée à partir d'un chiffre d'affaires de 889,9 millions $.

Négociations avec H10

Transat ambitionne toujours de racheter la participation de 65 % de son partenaire espagnol H10 dans la chaîne Ocean Hotels, qui possède des établissements au Mexique et en République dominicaine, en plus d'en gérer quatre autres à Cuba.

Si les pourparlers n'aboutissent pas, l'entreprise québécoise cédera sa participation et compte utiliser l'argent de cette vente pour repartir à zéro et mettre la main sur des hôtels dans des destinations soleil par l'entremise d'une nouvelle entité.

«Nous discutons avec quelqu'un qui prendra les rênes de cette compagnie, a dit le grand patron de Transat, lorsque questionné par les analystes. Nous allons annoncer qui sera le président de cette compagnie et de quoi elle aura l'air.»

Étant donné que l'entreprise n'a pas fourni beaucoup de détails sur l'état de ses négociations avec H10 en dévoilant ses résultats trimestriels, l'analyste de Desjardins Marchés des capitaux Benoit Poirier s'est demandé si Transat n'était pas en train d'envisager un changement de stratégie.

À la Bourse de Toronto, le titre de Transat a terminé la séance à 5,79 $, en baisse de 23 cents, ou 3,82 %.