CAE n'a pas l'intention de jeter l'éponge et se départir de sa division de la santé - son secteur d'activité le moins important - en dépit d'une année difficile.

Si la croissance a été au rendez-vous dans les secteurs civils et de la défense pour l'exercice terminé le 31 mars, le portrait a été moins rose du côté de la santé.

Cette division qui se spécialise dans les simulateurs de patients, chirurgicaux, d'échographie et de didacticiels, notamment, a vu ses revenus fléchir de 2,4 %, alors que son résultat opérationnel s'est chiffré à 6,6 millions $, en recul de 8,3 %.

«C'est différent de nos prévisions, a commenté le président et chef de la direction de CAE, Marc Parent, mercredi, au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre. Je ne suis pas satisfait, mais la réalité, c'est qu'on ne peut pas tout contrôler.»

Lorsqu'un analyste lui a demandé si le spécialiste québécois des simulateurs de vol et de la formation pourrait se départir de cette division, M. Parent a répondu que cela ne figurait pas dans ses plans.

Le grand patron de l'entreprise établie à Montréal a plutôt réitéré sa confiance à l'endroit de la division, qui l'an dernier n'a représenté que 10,7 % de son chiffre d'affaires de 1,04 milliard $.

«Je demeure très confiant, a affirmé M. Parent, sans toutefois préciser comment il espérait redresser la barre. Nous avons analysé ce marché en profondeur.»

Celui-ci a laissé entendre que certains contrats avaient été obtenus après la fin du dernier exercice financier, ce qui a eu un impact sur les résultats. L'entreprise s'attend à ce que sa division de la santé renoue avec la croissance dès cette année.

De l'optimisme

Par ailleurs, avec un carnet de commandes record de 7,5 milliards $  - en hausse de 18 % sur un an - CAE prévoit continuer à livrer de solides résultats, stimulés entre autres par une croissance des bénéfices de 10 % dans le secteur civil.

La compagnie s'attend à continuer à gagner des parts de marché du côté de la formation tout en conservant sa position de chef de file dans les ventes de simulateurs.

Du côté de la défense, les profits devraient grimper d'environ 10 % grâce à l'entrée en vigueur de nouveaux contrats et une croissance des dépenses militaires aux États-Unis ainsi que parmi les autres pays membres de l'OTAN.

«(L'arrivée) de nouveaux avions et de nouveaux hélicoptères signifie qu'il y aura un besoin de formation, a expliqué M. Parent. Nous sommes bien positionnés pour obtenir notre part du gâteau.»

Pour la période de trois mois terminée le 31 mars, CAE a engrangé un bénéfice net de 69,1 millions $, ou 25 cents par action, en hausse de 16 % sur un an.

Sur une base ajustée, en excluant les éléments non récurrents, son profit ajusté a été de 82,4 millions $, ou 31 cents par action, en progression de 13 %.

Pour leur part, les recettes ont grimpé de 1,7 %, à 734,7 millions $.

Cette performance trimestrielle a en partie répondu aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un bénéfice ajusté par action de 30 cents sur un chiffre d'affaires de 748,37 millions $.

«CAE a dévoilé des prévisions plus élevées que prévu pour l'exercice et anticipe de la croissance dans tous ses secteurs», a observé dans une note l'analyste Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, en se montrant optimiste.

Pour l'exercice, les profits nets de CAE ont grimpé de 11 %, à 256,6 millions $, alors que son bénéfice ajusté a été de 278,4 millions $, ou 1,03 $ par action, par rapport à 230,5 millions $, ou 86 cents par action, en 2015.