Après des reculs de son bénéfice net de ses revenus en 2016, SNC-Lavalin anticipe une hausse des profits dans la quasi-totalité de ses secteurs d'activité et s'estime en bonne position pour décrocher d'importants contrats.

À l'exception de son secteur des mines et de la métallurgie, SNC-Lavalin prévoit une progression du profit ajusté émanant de ses activités d'ingénierie et de construction variera de 13 à 32 %.

Toutefois, sa prévision pour la fourchette de son profit ajusté par action, qui varie entre 1,70 $ et 2,00 $, s'est avérée inférieure à la cible de 2,28 $ par action des analystes sondés par Thomson Reuters.

SNC-Lavalin croit pouvoir profiter des augmentations significatives des dépenses en infrastructures en Amérique du Nord, de la vigueur du secteur nucléaire à l'échelle mondiale et d'autres occasions d'affaires dans le secteur pétrolier et gazier au Moyen-Orient et aux États-Unis.

«Nous nous attendons à ce que 2017 soit une autre bonne année pour SNC-Lavalin», a expliqué son président et chef de la direction, Neil Bruce, au cours d'une conférence téléphonique, à l'occasion du dévoilement des résultats du quatrième trimestre.

Celui-ci affirme que la firme mise sur les importantes dépenses d'infrastructures prévues au Canada et s'attend à décrocher deux fois plus de contrats, d'ici la fin du premier trimestre, à l'extérieur du pays dans son secteur des mines.

M. Bruce a rappelé qu'au Canada, SNC-Lavalin convoitait d'importants projets, dont celui du Réseau électrique métropolitain (REM) proposé par la Caisse de dépôt et placement du Québec.

«Ça sera une grosse année, a-t-il affirmé. Je crois que nous devrions décrocher quelques mandats.»

Par ailleurs, l'entreprise a fourni une brève mise à jour du dossier des accusations criminelles de fraude et de corruption déposées par la Gendarmerie royale du Canada (GRC), indiquant que l'enquête préliminaire prévue en septembre 2018 pourrait être devancée à la fin de cette année.

La multinationale - qui a plaidé non coupable - n'a pas voulu fournir plus de détails à propos de cette information.

«Nous pouvons soumissionner sur des contrats au pays grâce à l'entente signée (avec le gouvernement fédéral)», a répondu M. Bruce, lorsque questionné sur l'effet d'une reprise des procédures dès 2017.

Selon la GRC, la firme aurait versé 47,7 millions à des titulaires de charges publiques en Libye dans le but de les influencer. De plus, ses divisions Construction et International auraient privé diverses organisations locales d'environ 129,8 millions.

À la fin de 2016, SNC-Lavalin avait par ailleurs récupéré 15,2 millions auprès de son ancien vice-président Riadh Ben Aïssa. Devant un tribunal suisse en 2014, ce dernier avait reconnu sa culpabilité à des accusations de corruption et de blanchiment. M. Ben Aïssa devait remettre à l'entreprise 17,2 millions plus intérêts.

Profits et revenus en baisse

Au quatrième trimestre, l'entreprise a engrangé un bénéfice net de 1,6 million, ou un cent par action, en recul par rapport à celui de 49,2 millions, ou 33 cents par action, d'il y a un an. Les revenus ont fléchi de 17 % à 2,21 milliards.

Sur une base ajustée, SNC-Lavalin a affiché un profit par action de 77 cents, dépassant de 2 cents par action les attentes des analystes.

Pour l'exercice, ses profits nets ont reculé de 37 %, à 255,5 millions, alors que son chiffre d'affaires a été de 8,5 milliards, en baisse 11 %.

En dépit des résultats du quatrième trimestre et de l'exercice, Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, s'est montré optimiste.

«Nous continuons d'apprécier l'entreprise compte tenu des possibilités d'acquisitions et d'importants partenariats public-privé au Canada», écrit l'analyste dans une note.

Au cours de la dernière année, SNC-Lavalin a vu son nombre de salariés passer d'environ 39 000 à 35 000. En plus des restructurations, cela s'explique notamment par les ventes de sa division canadienne de gestion de biens immobiliers et d'activités en France et à Monaco.

À la Bourse de Toronto, le titre de la société a terminé la séance de jeudi à 54,76 $, en hausse de 15 cents.