Le géant américain de la distribution Walmart a vu ses profits reculer en 2016-2017, mais les milliards investis dans l'amélioration de ses magasins et surtout le commerce en ligne commencent à produire leurs effets.

Les ventes de l'entreprise, qui administre 11 695 magasins sous 59 marques dans 28 pays, ont peiné à progresser sur son exercice décalé 2016-17 clos fin janvier, n'augmentant que de 0,8% à 485,87 milliards de dollars.

Elles ont été particulièrement freinées par les effets de change puisqu'à devises constantes, le chiffre d'affaires de l'entreprise, qui réalise près d'un quart de ses ventes à l'étranger, s'est affiché en hausse de 3,1%.

La dépréciation des devises étrangères face au dollar, en particulier le peso mexicain, a au total amputé le chiffre d'affaires du groupe de 11,1 milliards de dollars.

Les investissements massifs visant à doper l'activité en ligne commencent toutefois à porter leurs fruits.

Ainsi, les ventes de Walmart sur internet ont progressé de 29% au quatrième trimestre de son exercice décalé (novembre - janvier) dans le pays, contre 20,6% et au trimestre précédent. «Nous nous dirigeons dans la bonne direction sur ce domaine crucial pour notre activité», a noté le PDG Doug McMillon, cité dans un communiqué. Walmart est devenu, a-t-il assuré, le deuxième plus gros distributeur en ligne dans le pays en terme de chiffre d'affaires.

Face à l'essor d'Amazon, l'enseigne, qui emploie environ 2,3 millions de personnes dans le monde, a misé gros sur ce secteur, effectuant entre autres à l'été dernier sa plus grosse acquisition depuis 2010 avec le rachat pour 3 milliards de dollars du discompteur en ligne américain Jet.com.

Royaume-Uni à la peine

Les milliards déployés pour moderniser ses magasins américains et améliorer la qualité du service, via par exemple une meilleure formation ou l'augmentation des salaires des employés, font aussi leur effet.

Le nombre de clients fréquentant ses supermarchés et hypermarchés aux États-Unis n'a cessé de progresser au cours des neuf derniers trimestres. Le chiffre d'affaires à nombre de magasins comparables, un des indicateurs clés de la rentabilité du groupe, a augmenté de 1,8% aux États-Unis au quatrième trimestre. «C'est meilleur qu'attendu», a souligné Doug McMillon.

Sur l'ensemble de l'année 2016/2017, le bénéfice net du groupe de Bentonville (Arkansas, sud) s'est replié de 7,2% à 13,6 milliards de dollars.

Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, la mesure de référence des investisseurs américains, il est toutefois ressorti en ligne avec les attentes des analystes à 4,32 dollars.

Au seul quatrième trimestre de son exercice décalé, le bénéfice net de l'entreprise a baissé de 18% à 3,8 milliards de dollars. Ajusté par action il est toutefois ressorti à 1,30 dollar, soit juste au-dessus des 1,29 dollar attendu par les analystes.

Ses ventes ont augmenté sur la période de 1% à 130,94 milliards de dollars. À devises constantes elles ont progressé de 3%.

À l'étranger, les ventes de groupe ont progressé sur ses principaux marchés, sauf au Royaume-Uni ou elles ont reculé de 0,6%.

Pour l'année en cours, Walmart s'attend à un bénéfice ajusté par action compris entre 4,20 et 4,40 dollars. Les analystes tablent eux sur 4,33 dollars.

À la Bourse de New York peu après l'ouverture, l'action grimpait de 2,90% à 71,38 dollars.