Toujours en processus de révision de sa stratégie d'affaires, Pages Jaunes a affiché une perte nette de 431,6 millions de dollars au quatrième trimestre attribuable à une perte de valeur de 600 millions sur ses marques de commerce, ce qui, sans surprise, a fait plonger son action en Bourse.

Peu après le début de la séance, mardi, sur Bay Street, l'action de l'entreprise montréalaise a touché un creux des 52 dernières semaines, se transigeant à 13,92$. En milieu d'avant-midi, le titre abandonnait 17,32%, ou 2,93$, pour coter à 13,99$.

Questionné par les analystes au cours d'une conférence téléphonique, le président et chef de la direction de Pages Jaunes, Julien Billot, s'est montré prudent dans ses commentaires, étant donné que la société n'a pas terminé sa réflexion, dont les résultats devraient être connus vers l'assemblée annuelle prévue en mai.

«Il y aura de la pression sur le bénéfice d'exploitation ajusté en 2017», a affirmé celui dont le plan de redressement mis de l'avant en 2014 prévoit un retour à la croissance en 2018.

Pages Jaunes dit vouloir repenser entre autres sa façon de vendre certaines solutions aux petites et moyennes entreprises (PME), qui ont souvent le réflexe, par exemple, d'opter pour des produits à marges moins élevées comme Google AdWord ou Solution Facebook, proposés par la société québécoise.

«Nos clients prennent souvent des décisions en fonction de la marque plutôt qu'en raison de la valeur générée par ces produits, a dit M. Billot. Dans notre portefeuille, les sociétés se tournent immédiatement vers les options les plus connues en raison d'une incompréhension des différences.»

Le grand patron de l'éditeur de l'annuaire Pages Jaunes - qui n'était pas disponible pour des entrevues - a dit que l'entreprise avait déjà déployé des mesures afin de corriger le tir et que plus détails seraient fournis lorsque la réflexion de l'entreprise sur sa stratégie sera complétée.

Les propos de M. Billot ont laissé une impression négative chez l'analyste Drew McReynolds, qui, dans une note, a estimé que la direction de la société préparait lentement le terrain pour l'exercice 2017 en faisant preuve d'un «ton prudent».

Pour le trimestre terminé le 31 décembre, la société a affiché une perte nette par action de 16,35$. À la même période il y a un an, Pages Jaunes avait engrangé des profits nets de 5,9 millions, ou 22 cents par action.

De leur côté, les revenus ont fléchi de trois%, s'établissant à 209 millions.

Abstraction faite des éléments non récurrents - dont la charge de dépréciation de 600 millions - le profit ajusté de Pages Jaunes a été de 6,8 millions, ou 26 cents par action, par rapport à 5,9 millions, ou 22 cents par action, lors du quatrième trimestre de 2016.

Cette performance trimestrielle a raté la cible des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un bénéfice ajusté par action de 41 cents et sur un chiffre d'affaires de 210,3 millions.

Les revenus tirés des médias numériques ont grimpé de 10,8%, à 143,1 millions, une performance qui s'est encore une fois avérée «décevante» pour M. McReynolds, qui s'attendait à un résultat de 149 millions. Pour leur part, les recettes découlant du secteur imprimé ont poursuivi leur glissade, à 59,6 millions, en baisse d'environ 25%.

Pour l'exercice, Pages Jaunes a perdu 403,7 millions, ou 15,23 $ par action, comparativement à un profit de 61 millions ou 2,29 $ par action un an plus tôt. Ses revenus ont fléchi de 1,45 %, à 818 millions.