L'entreprise technologique montréalaise Groupe CGI affirme que son modèle d'affaires reposant sur l'emploi de travailleurs locaux dans les centres d'appel pourrait faire croître ses affaires avec le gouvernement des États-Unis alors que la nouvelle administration Trump pose des gestes contre les visas de travailleurs étrangers.

Au cours d'une entrevue en marge de l'assemblée des actionnaires, qui se déroulait mercredi, à Montréal, le chef de la direction, George Schindler, a fait valoir que des politiques en ce sens représentaient des vents favorables pour CGI.

Faisant état de 11 000 travailleurs aux États-Unis et de six centres d'appel employant 1700 travailleurs principalement de citoyenneté américaine, M. Schindler a affirmé que l'entreprise subissait un impact moindre des restrictions de visas comparativement à certains de ses concurrents.

Plus de 97 % de sa main-d'oeuvre aux États-Unis est constituée de résidants locaux, et l'entreprise compte seulement environ 300 employés travaillant en vertu d'un visa H-1B - qui permet aux entreprises de parrainer des immigrants avec une spécialisation particulière -, a indiqué le chef de la direction.

À la suite du décret signé par le président Donald Trump interdisant temporairement l'entrée aux États-Unis des citoyens de sept pays à majorité musulmane, des entreprises technologiques craignent que l'élimination du programme de visas par lequel elles ont fait venir depuis longtemps des analystes et d'autres travailleurs spécialisés soit prochainement à l'ordre du jour.

M. Schindler a dit ne pas croire que de possibles transformations puissent nuire aux activités de CGI.

CGI ne s'est pas jointe à d'autres sociétés technologiques ayant critiqué la récente décision controversée de M. Trump sur l'interdiction d'entrée au pays, l'entreprise estimant qu'elle pose un risque pour moins de 10 de ses employés aux États-Unis.

«Nous ne nous mêlons pas de politique», a dit le fondateur et président, Serge Godin.

Aussi, CGI a dit être en bonne position pour bénéficier des modifications fiscales et des augmentations de dépenses promises par la nouvelle administration Trump, particulièrement dans les secteurs de la défense et du renseignement.

La multinationale a par ailleurs profité de son assemblée annuelle pour dévoiler ses résultats du premier trimestre, période au cours de laquelle ses profits ont continué à croître.

Pour la période de trois mois terminée le 31 décembre, CGI a engrangé un bénéfice net de 275,7 millions, ou 89 cents par action, en progression de 16 pour cent comparativement à la même période l'année précédente.

En excluant les éléments non récurrents, le bénéfice de la multinationale a été de 277,6 millions, ou 90 cents par action, comparativement à 264,9 millions, ou 75 cents par action, lors du premier trimestre de l'exercice 2016.

De leur côté, les revenus sont demeurés relativement stables, à 2,7 milliards.

La variation des devises a toutefois eu une incidence négative de 107 millions sur le chiffre d'affaires de l'entreprise, qui, avec un taux de change constant, a affiché une croissance de 3,7 %.

Cette performance trimestrielle s'est avérée conforme aux prévisions des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur des recettes de 2,69 milliards $ sur un bénéfice ajusté par action de 90 cents.

Au cours de l'exercice, CGI la valeur des nouveaux contrats signés a été de 3 milliards. À la fin du mois de décembre, le carnet de commandes de CGI totalisait 21 milliards.

À la Bourse de Toronto, l'action de la société a clôturé à 63,85 $, en hausse de 1,28 $, ou 2,05 %.