Le conglomérat industriel United Technologies (UTC), fabricant des ascenseurs Otis et des moteurs d'avions Pratt and Whitney, a confirmé ses prévisions pour l'année en cours après avoir vu son bénéfice net reculer d'un tiers en 2016.

L'entreprise, qui s'était retrouvée sous les feux de l'actualité fin 2016 pour avoir renoncé à délocaliser les emplois de sa filiale Carrier au Mexique à la demande pressante du nouveau président, Donald Trump, a enregistré un bénéfice de 5,06 milliards de dollars en 2016 pour un chiffre d'affaires de 57,24 milliards de dollars (+2%), a-t-elle indiqué mercredi dans un communiqué.

Le bénéfice par action ajusté, la référence à Wall Street, est ressorti à 6,61 dollars, soit 1 cent au-dessus des attentes des analystes.

UTC a maintenu ses prévisions pour l'année en cours, dévoilées en décembre, anticipant toujours une progression de ses ventes de l'ordre de 1% à 3% en 2017, entre 57,5 à 59 milliards de dollars. Son bénéfice par action ajusté est attendu entre 6,30 et 6,60 dollars.

«Malgré un environnement macroéconomique incertain au niveau mondial, le remplissage de notre carnet de commandes en aéronautique et nos investissements stratégiques dans les entreprises commerciales devraient nous permettre d'enregistrer en 2017 une croissance organique plus importante», a commenté le PDG du groupe, Gregory Hayes, cité dans le communiqué.

Sur le seul quatrième trimestre, le groupe a vu son bénéfice net divisé par trois, à 1,01 milliard de dollars. Ajusté par action, cela revient à 1,56 dollar, comme anticipé par les analystes.

Son chiffre d'affaires s'est de son côté apprécié de 2,5% sur la période, à 14,66 milliards de dollars.

À la Bourse de New York, l'action reculait de 1,85%, à 109,54 dollars, vers 10h00.

Par segment d'activité, le bénéfice d'exploitation annuel a baissé de 8,2% pour Otis, est resté quasiment stable pour UTC Climate, Controls and Security et a bondi de 79% pour Pratt&Whitney et de près de 22% pour la division systèmes aéronautiques.

Pratt & Whitney s'était retrouvé en difficulté avec son nouveau moteur GTF (Geared Turbofan) - PW1000G selon son appellation commerciale - dont les objectifs de production avaient dû être revus à la baisse de 200 exemplaires initialement prévus en 2016 à 150.

Réacteur problématique

Les responsables de United Technologies ont précisé mercredi lors d'une conférence téléphonique avec les analystes que 138 réacteurs avaient été livrés l'an dernier, dont 62 sur le dernier trimestre, soit le chiffre le plus élevé depuis la commercialisation de ce réacteur. Au total, il a enregistré désormais 82 000 heures de vol mais certains problèmes sont apparus, notamment dans des conditions d'utilisation difficiles comme en Inde, ont indiqué les responsables du groupe, ce qui devrait amener des modifications dans sa conception.

«C'est ennuyeux pour les compagnies aériennes et cela provoque des perturbations (...) mais je caractériserai cela comme typique dans le développement d'un nouveau programme», a estimé M. Hayes lors de la conférence.

Avec ce nouveau réacteur, Pratt & Whitney se retrouve notamment en concurrence avec CFM, une filiale de l'américain General Electric et du français Safran, et Qatar Airways avait décidé l'an dernier de pré-commander des Boeing 737 MAX équipés du moteur CFM plutôt que des Airbus A320 néo équipés du GTF.

M. Hayes a indiqué qu'entre 350 et 400 réacteurs GTF devraient être fabriqués cette année, ce qui représente une augmentation par rapport à la fourchette de 300 à 350 unités qu'il avait évoqué en octobre.