Goldman Sachs a annoncé mercredi des résultats meilleurs qu'attendu pour 2016, grâce à des économies et une forte activité dans le courtage à la suite de la flambée des marchés financiers au lendemain de la victoire de Donald Trump.

Le bénéfice net annuel a bondi de 27,3% à 7,1 milliards de dollars, dont 2,15 milliards lors des trois derniers mois. Ce résultat s'est traduit par un bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du Nord, de 16,29 dollars sur l'année et de 5,08 dollars au quatrième trimestre. Les analystes anticipaient en moyenne 15,87 dollars et 4,82 dollars respectivement.

Le chiffre d'affaires est supérieur aux attentes aussi bien sur l'année (30,61 milliards de dollars, en baisse de 9,5%) que sur le dernier trimestre (8,17 milliards, en hausse de 12,3%).

À Wall Street, le titre, qui a frôlé récemment son plus haut historique avant de reculer, gagnait 0,11% à 26 dollars vers 8h15 dans les échanges électroniques de pré-séance.

«Après une première moitié de l'année difficile, la firme a enregistré une bonne performance sur le reste de l'année dans un environnement opérationnel qui s'est amélioré», a commenté le PDG Lloyd Blankfein, cité dans le communiqué. «Nous continuons à maîtriser nos coûts et débutons la nouvelle année en étant en position de leader de l'industrie sur l'ensemble de nos activités et disposons de liquidités et capitaux solides».

Cette dichotomie se voit dans la performance de la division de courtage -- clients institutionnels -- dont les revenus annuels ont baissé de 5% à 14,47 milliards de dollars comparé à 2015 mais ont bondi de 25% à 3,60 milliards au quatrième trimestre.

Goldman Sachs, dont la force traditionnelle est le courtage, est considérée par de nombreux experts comme l'établissement qui va bénéficier le plus des promesses de l'administration Trump de desserrer la règlementation financière et d'abaisser massivement les impôts sur les sociétés.

Cette perception a été renforcée par la nomination de «Goldman boys» dans le gouvernement Trump: Gary Cohn, l'ancien numéro deux de la banque, sera un des principaux conseillers économiques du nouveau président, et Steven Mnuchin est le secrétaire au Trésor. Jay Clayton, avocat de formation, nommé président de l'autorité des marchés (SEC), le gendarme de la Bourse, est marié à une salariée de Goldman Sachs et a défendu la banque dans de nombreux différends.

Ces nominations ont conduit à des manifestations devant le siège de la firme à Manhattan dont une mardi au cours de laquelle les protestataires ont dénoncé le «Gouvernement Sachs». Ils ont rappelé que M. Trump, qui sera investi vendredi, avait fustigé, pendant la campagne, la cupidité des banquiers et courtiers.