La banque américaine Morgan Stanley a annoncé mardi des résultats 2016 solides, marqués par une accélération de ses activités de courtage au quatrième trimestre grâce à une flambée des marchés financiers suivant la victoire de Donald Trump.

Le bénéfice net annuel a certes reculé de 2,9% à 5,51 milliards de dollars, mais il a plus que doublé sur les trois derniers mois de l'année comparé à un an plus tôt, à 1,51 milliard.

Rapporté par action et ajusté des éléments exceptionnels, référence en Amérique du Nord, il ressort à 2,92 dollars pour l'année et à 81 cents pour le trimestre, contre 2,76 dollars et 65 cents attendus respectivement par les analystes.

Tiré par les activités spéculatives en novembre et en décembre, le chiffre d'affaires a bondi de 16,6% à 9,02 milliards de dollars au quatrième trimestre mais a reculé de 1,49% à 34,63 milliards sur l'année. Les analystes anticipaient respectivement 8,74 milliards de dollars et 34,13 milliards.

À Wall Street, le titre bondissait de 2,49% à 44,90 dollars vers 7h30 dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance.

Les recettes générées par le courtage ont bondi de 39% à 3,2 milliards de dollars lors des trois derniers mois. La palme revient au trading des obligations, taux, devises et matières premières (FICC, revenus fixes) dont les recettes ont plus que doublé à 1,5 milliard de dollars, dépassant largement les pronostics les plus optimistes des analystes (1,1 milliard de dollars).

Le courtage des produits financiers liés aux actions a généré 2 milliards de dollars de revenus contre 1,8 milliard au quatrième trimestre 2015. Les analystes attendaient 1,9 milliard de dollars en termes de revenus.

Dans l'ensemble, Morgan Stanley a été dopée, comme ses rivales JPMorgan Chase et Bank of America, par son rôle d'intermédiaire entre les investisseurs et les marchés financiers.

Le secteur bancaire flambe depuis l'élection présidentielle américaine, sur des espoirs d'un assouplissement de la règlementation financière, ce qui augurerait d'un âge d'or pour la spéculation, fortement encadrée par l'administration sortante via la loi Dodd-Frank.

Donald Trump, qui prendra le pouvoir le 20 janvier, a promis de démanteler cette loi, d'abaisser massivement les impôts et a nommé des figures de Wall Street à des postes clés de l'économie américaine dont Steven Mnuchin, un ancien «Goldman Boy» à la tête du Trésor.

«Nous sommes optimistes (...) pour 2017», a assuré le PDG James Gorman, cité dans le communiqué.

Seule fausse note dans la publication mardi: les rémunérations, premier poste de dépenses, ont augmenté à 4,1 milliards de dollars au quatrième trimestre, contre 3,7 milliards un an plus tôt, alors que la banque a promis de réduire drastiquement ses coûts afin de mieux récompenser ses actionnaires.