La Banque Laurentienne a renoué avec les profits au quatrième trimestre en dépit de charges totalisant 38,3 millions avant impôts liées à sa décision d'abolir 300 postes et de fusionner 50 succursales.

L'institution financière québécoise a affiché mardi un bénéfice net de 18,4 millions, ou 45 cents par action, par rapport à une perte de 18,7 millions, ou 73 cents par action, à la même période l'an dernier.

Dans le cadre de sa restructuration annoncée en septembre dernier, la Banque Laurentienne a inscrit des charges de dépréciation de 22,1 millions et des provisions de 11,9 millions liées à des contrats de location. Elle a également comptabilisé 4,4 millions en indemnités de départ.

Depuis son arrivée aux commandes de la Banque Laurentienne, il y a un peu plus d'un an, François Desjardins veut doubler, à 70 milliards, la taille de l'actif de l'institution.

En plus de remanier la haute direction, il a également annoncé, en août, son intention de déménager son siège social - actuellement situé sur l'avenue McGill College - dans la Cité du commerce électronique, au centre-ville de la métropole, en 2018.

En conférence téléphonique, M. Desjardins n'a pas fourni de détails sur le processus de fusion des succursales touchées, mais a dit qu'il ne s'attendait pas à ce que cela affecte négativement les recettes de la banque.

«Dans 70 à 75 % des cas, nos clients n'auront qu'à se déplacer pendant quelques minutes de plus pour se rendre à leur nouvelle succursale, a-t-il dit lorsque questionné par un analyste. Nous ne nous attendons pas à des pertes majeures.»

Abstraction faite des éléments non récurrents, la banque a engrangé un profit ajusté de 50,5 millions, ou 1,47 $ par action, en hausse de 15 % sur un an.

Ses revenus totaux se sont établis à 236,36 millions, en progression de 3 %.

Cette performance trimestrielle a répondu aux attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit ajusté de 1,43 $ par action ainsi que sur des revenus de 235 millions.

Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, a toutefois souligné que le bénéfice ajusté de 1,47 $ par action était largement attribuable à un revenu non récurrent de 3,1 millions.

«En excluant cet élément, nous estimons que le bénéfice par action aurait plutôt été de 1,40 $, écrit l'analyste dans une note. Au bout du compte, ces résultats sont légèrement négatifs.»

Le rendement des capitaux propres attribuables aux actionnaires ordinaires - un indicateur clé dans le secteur financier - est demeuré inchangé, à 12,1 %.

Par ailleurs, Gordon Campbell, qui a été premier ministre de la Colombie-Britannique de 2001 à 2011, a été nommé au conseil d'administration de l'institution, qui souligne entre autres sa «compréhension du milieu des affaires de l'Ouest canadien et du secteur immobilier». Le conseil comptera 13 membres.

La Banque Laurentienne est également au coeur d'un litige avec des syndiqués concernant une campagne de désyndicalisation. La plainte n'a toujours pas été entendue par le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI).

L'action de l'institution financière à la Bourse de Toronto a terminé la séance à 55,06 $, en hausse de 82 cents ou 1,5 %.