La Banque Royale a vu son bénéfice net du quatrième trimestre glisser de 2 % à 2,54 milliards $, ratant du coup les prévisions des analystes. Mais cela n'a pas empêché la plus grande banque du pays d'afficher mercredi un profit record pour l'ensemble de son exercice financier.

Le profit trimestriel de la banque, qui s'est établi à 1,65 $ par action, se comparait à un bénéfice de 2,59 milliards $, soit 1,74 $ par action, pour la même période l'an dernier. La banque jouissait d'un plus faible taux d'imposition effectif l'an dernier.

Les revenus trimestriels de la Royale ont grimpé à 9,27 milliards $ pour le trimestre clos le 31 octobre, comparativement à ceux de 8,02 milliards $ de la même période l'an dernier.

Après ajustements, la banque a engrangé un bénéfice de 1,69 $ par action. Les analystes visaient cependant en moyenne un bénéfice ajusté de 1,71 $ par action, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters.

«Je ne vais pas dire que cette entreprise connaît de vraies difficultés, mais je ne vois tout simplement pas comment la Banque Royale pourrait se rapprocher un tant soit peu de niveaux de rentabilité historiques», a estimé l'analyste Jim Shanahan, de la firme Edward Jones.

La Royale était la deuxième des cinq grandes banques canadiennes à dévoiler ses résultats du quatrième trimestre, après la Banque Scotia, mardi.

La CIBC et la Banque TD publieront les leurs jeudi, tandis que la Banque de Montréal clôturera le bal mardi prochain.

M. Shanahan dit s'attendre à ce que les autres prêteurs lèvent le voile sur des résultats semblables, soit une croissance des prêts de moins de 10 % sur une base annuelle.

Dans l'année à venir, l'habileté du secteur bancaire à faire croître ses profits continuera à être limitée par la faiblesse des taux d'intérêt et le ralentissement de l'emprunt des consommateurs, a estimé M. Shanahan.

«Sans croissance des profits, comment peuvent-elles être plus rentables?» s'est-il demandé.

«Il y a des limites à pouvoir améliorer l'efficacité puisqu'elles sont déjà extraordinairement allégées. Elles ont vraiment besoin d'une importante croissance des revenus, et cela n'est tout simplement pas en vue.»

La Royale a indiqué mercredi que ses provisions pour pertes sur prêts avaient atteint 358 millions $ au plus récent trimestre, soit davantage que celles de 318 millions $ de la même période l'an dernier. Elle a expliqué cette hausse par la faiblesse des prix du pétrole.

Pour l'ensemble de l'exercice financier, la Banque Royale a engrangé un bénéfice net de 10,46 milliards $, un montant record pour elle, qui représente une augmentation de 4 % par rapport au profit de 10,03 milliards $ de l'an dernier.

Le profit annuel par action s'est établi à 6,78 $, comparativement à celui de 6,73 $ par action de l'exercice 2015.

Les revenus annuels ont atteint 38,41 milliards $, gagnant 5 % par rapport à ceux de 35,32 milliards $ de l'an dernier.

Lors d'une conférence de presse pour discuter des résultats de la banque, son président et chef de la direction, Dave McKay, a indiqué que la banque réduisait ses attentes pour le rendement des capitaux propres.

«À l'avenir, nous avons décidé de réviser notre objectif à moyen terme pour le rendement des capitaux propres à 16 %, reconnaissant la pression sur les rendements sur le marché, incluant la faiblesse persistante des taux d'intérêt et l'incertitude entourant les exigences réglementaires pour les capitaux», a expliqué M. McKay.

«Ce nouveau niveau continue de nous accorder la flexibilité nécessaire pour faire croître nos activités, incluant à l'étranger.»